S12 : Salaire des grands patrons : la folie des grandeurs
C à dire- 10 min
- indisponible
- tous publics
Aujourd’hui, Airbus ouvre le bal des assemblées générales pour les entreprises du CAC 40. À la présidence, Guillaume Faury succède à l'allemand Tom Enders, qui aura passé dix-neuf ans à la direction du groupe. Son enveloppe de départ pourrait atteindre 36 millions d’euros… pour un bilan mitigé.
Une saison 2019 qui n’en finit pas de réserver des surprises. Le 21 mars dernier, BFM Business avait révélé le montant exorbitant - 14 millions d’euros - du « paquet » versé au président exécutif de TechnipFMC, Thierry Pilenko, qui laisse pourtant derrière lui un groupe qui a perdu près de 2 milliards de dollars en 2018.
Fortes indemnités de départ (« parachutes dorés ») ou prime de bienvenue, hausses de salaire généreuses, bonus exceptionnels, plans de stock-options avantageux etc. Les rémunérations des PDG font régulièrement l’objet de polémiques et de débats. Aujourd’hui, la rémunération moyenne des dirigeants des grands groupes, évaluée à 5,4 millions d'euros, dépasserait largement le plafond socialement accepté (4,87 M€) défini par la société de Conseil et d'analyse financière Proxinvest. Certains patrons franchiraient même la barre des 20 millions d'euros.
Mais dans un contexte où le sentiment d’injustice sociale n’a jamais été aussi vif, l’exécutif semble vouloir s’attaquer au problème. Jeudi dernier, Bruno Le Maire a annoncé que les retraites chapeaux versées aux dirigeants d’entreprise allaient être limitées par la loi à 30 % du salaire, au lieu de 45 % actuellement, en précisant qu’une ordonnance en ce sens allait être introduite dans le projet de loi Pacte, en cours d’examen au Parlement.
Nous en parlons dans « C à dire ?! » avec Éric Heyer, économiste, directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire Française des Conjonctures Économiques.
Présenté par : Mélanie Taravant