J'ai été abandonnée pendant la grossesse
La maison des Maternelles- 25 min 59 s
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À 41 ans, alors qu’elle est avec son conjoint depuis quelques mois, Valérie questionne son désir d’enfant et fait des tests de fertilité. Mais en novembre 2019, elle tombe, par surprise, enceinte :
« Ça a été un gros choc émotionnel. J’étais dans la démarche de savoir où j’en étais avec ma fertilité. En avoir l’idée, et en avoir le projet, n’est pas la même chose. »
Son partenaire reste calme à l’annonce de cette nouvelle, le couple se laisse du temps pour réfléchir. Les semaines qui suivent, le couple reste proche, amoureux, tout semble aller pour le mieux, jusqu’aux vacances de Noël :
« À Noël, on ne vit pas du tout la même chose. Moi, je l’annonce à ma famille, les gens sont heureux pour moi. Lui, je le sens de plus en plus distant. Après les fêtes, je le questionne, savoir ce qu’il se passe. Puis, 4 heures plus tard, je reçois un SMS -on croit que ça n’arrive pas, mais si- où il me dit que je suis une femme formidable, qu’il m’aime beaucoup, mais pas assez pour ça. Je décide de venir le voir car je n’acceptais pas juste l’explication du SMS. Quand je suis arrivée, j’ai vu que son visage était décidé, fermé, je ne le reconnaissais même pas. Il m’a juste dit qu’il était désolé, désolé que je sois enceinte. C’est la dernière fois que je l’ai vu. »
Valérie rentre chez elle puis décide d’écrire un mail à son ex-conjoint, où elle lui demande de reconnaitre l'enfant, en lui disant qu’il pourrait avoir sa place de père auprès de lui, même si leur histoire d'amour est finie : il ne lui répondra jamais. Valérie poursuit sa grossesse seule :
« J’ai été vraiment seule. À la première échographie, j’ai été confrontée à tous ces couples, qui venaient amoureusement. C’est là que le confinement m’a un peu soulagé : les mamans venaient seules aux examens. Le fait que je sois seule ne ressortait pas. Par contre ce qui m’a choqué dans ce parcours, c’est que sur mon dossier médical, en première ligne, il y était écrit : "Quittée par le père à l’annonce de la grossesse". C’est très brutal. »
Au mois de Mars, Valérie perd son propre père. Sa peine est immense :
« Il y a la douleur de perdre son propre père, et quand on porte un enfant, il y a un réel sentiment d’injustice. Tout se mélange. D’autant plus qu’avant de partir, mon père avait dit : "Ce mec on s’en fout, nous on sera là"... C’était un entourage affectif pour Amaury, mais il ne sera pas là. Je suis contente de savoir au moins qu’il savait qu’il allait naitre, qu’il connaissait son prénom, qu’il était content. »
Entre le décès de son père et l’abandon de son conjoint, Valérie n’arrive à vivre pleinement sa grossesse qu’au 9èmemois :
« Ce 9ème, je me suis raisonnée, je me suis dit : cet enfant, tu le portes, c’est le tien aussi, ce n’est pas que l’enfant du père qui est absent, réapproprie-toi ta grossesse. J’étais très heureuse. »
Valérie demande à sa maman d’être présente le jour de l’accouchement. Malheureusement, celle-ci n’arrive pas à temps le jour J. Mais Valérie le vit bien :
« Finalement, je l’ai bien vécu. J’ai eu un vrai moment d’intimité avec mon fils. Quand je l’ai senti descendre dans le bassin, je me suis sentie mère. C’était un vrai moment entre nous. Quand il est né, j’étais en larmes d’émotion et de joie. C’était un moment très intime avec mon fils. J’ai coupé son cordon. Pour m’approprier cette grossesse et cette maternité, c’était un moment magique pour moi. »
Aujourd’hui, Valérie est une maman comblée :
« Amaury m’émerveille chaque jour. Évidemment je trouve dommage que son père ne sache pas qu’il est aussi formidable que ça. J’ai eu beaucoup peur de faire face à tout ça toute seule, mais aujourd’hui je suis très heureuse. »