Cucugnan, le pain de Roland

Ô la belle vie

« Ô la belle vie » s’envole pour un voyage poétique et gourmand du côté de Cucugnan, au milieu des vignes et des montagnes du département de l’Aude, à l’ombre d’une forteresse spectaculaire : le château de Quéribus. Cucugnan, avec son moulin restauré et rendu célèbre par Alphonse Daudet avec Les Lettres de mon moulin et son fameux curé, n’a en réalité rien de provençal. C’est dans ce village au nom évocateur que s’est installé le chaleureux Roland Feuillas qui accueille Sophie Jovillard. Ancien ingénieur à la carrière fulgurante, l’homme a totalement changé de vie pour devenir meunier et boulanger dans ce petit coin des Corbières. Une volteface spirituelle et écologique qui s’est transformée au fil des ans en une magnifique aventure collective, humaniste et vertueuse. Désormais, Cucugnan, c’est aussi la ville des Maîtres de mon moulin. Une quinzaine de personnes, toutes habitantes du village, font vivre cette boulangerie. Dans les champs, à la meunerie, au fournil, à la boutique ou encore aux expéditions, tous et toutes suivent un même objectif : combattre le productivisme agricole en proposant une nourriture plus saine et authentique. Roland fait découvrir à Sophie le moulin seigneurial, entièrement restauré, qui lui a permis de moudre sa propre farine et de lancer son entreprise. Depuis quelques années, la production s’accroissant, une meunerie a pris place à côté du moulin médiéval. Mais avant le pain, il y a le grain. Roland cultive des variétés de blé venant du monde entier, dont certaines sont millénaires et parfois oubliées. L’agronome Bastien Lamouroux montre à Sophie les jeunes pousses en devenir et les semis. Des blés qui confèrent au pain une saveur bien particulière. Sophie met la main à la pâte, épaulée par Vincent Talleu, boulanger, dont les yeux pétillent lorsque le pain sort du four à bois. Ici, pas de levure, pas de son, pas d’additifs. Seuls trois ingrédients : de la farine, de l’eau et du sel…et la magie opère !