Le masque d'or

Cinéma de minuit

Sir Lionel Barton est parvenu à repérer l'emplacement de la tombe de Gengis Khan. En compagnie du professeur von Berg et de McLeod, il organise une expédition. Il s'agit de ramener à Londres le sabre d'or et le masque mortuaire du défunt conquérant. Il ignore qu'il n'est pas le seul à convoiter les précieuses reliques. Le diabolique docteur Fu Manchu est décidé lui aussi à faire main basse sur les armes de Gengis Khan, pour prouver qu'il en est l'authentique réincarnation. Il espère ainsi convaincre les immenses peuplades asisatiques de se soumettre à son pouvoir et déferler ensuite sur le monde. Sa fille, non moins perverse, l'assiste dans son ambition démoniaque... "Premier film de notre cycle consacré au domaine fantastique, « Le Masque d'or » appartient à l'exceptionnelle période du cinéma fantastique hollywoodien des années trente. On découvre en quelques années une succession étonnante de chefs-d'œuvre : en 1931 : « Dracula » de Tod Browning,  « Frankenstein » de James Whale et « Dr. Jekyll and Mr. Hyde » de Rouben Mamoulian ; en 1932 : « Freaks - La Monstrueuse Parade » de Tod Browning, « Double Assassinat dans la rue Morgue » de Robert Florey d'après Edgar Allan Poe, « Docteur X » de Michael Curtiz, « Les Chasses du comte Zaroff » d’Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel, « Le Manoir aux fantômes » de William Castle, « La Momie » de Karl Freund, « L'Île du docteur Moreau » d’Erle C. Kenton d’après H. G. Wells ; en 1933 : « Masques de cire » de Michael Curtiz, « King Kong » de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, « L'Homme invisible » de James Whale, « Alice au pays des merveilles » de Norman Z. McLeod d’après Lewis Carroll ; en 1934 : « Le Chat noir » d'Edgar G. Ulmer d'après Edgar Allan Poe ; en 1935 : « La Marque du vampire » de Tod Browning, « La Fiancée de Frankenstein » de James Whale, « Le Corbeau » de Lew Landers d'après Edgar Allan Poe, « Les Mains d'Orlac » de Karl Freund.   Tourné en 1932, « Le Masque d'or » date lui aussi de ce moment cinématographique exceptionnel. Irving Thalberg qui dirigeait la production de la Metro-Goldwyn-Mayer tenait absolument à concurrencer Universal qui avait produit « Dracula » et « Frankenstein ».  La réalisation du film semble avoir été commencée par Charles Vidor, le futur metteur en scène de « Gilda », mais tournant peut-être trop lentement, la MGM l'aurait remplacé par Charles Brabin qui donne à Boris Karloff, l'inoubliable interprète de cette période, un rôle étonnant de plus." Patrick Brion