Les fantômes du chapelier

Cinéma de minuit

« Ma première idée quand je me suis décidé à faire des films – déclarait Claude Chabrol - était d’adapter Simenon. « Les Fantômes du Chapelier » était un vieux projet que j’avais proposé aux frères Hakim dans les années soixante mais le projet n’avait pas abouti ». C’est seulement en 1982 que Chabrol tournera le film, la première de ses trois adaptations de Georges Simenon. Suivront « Betty » en 1992 et « Bellamy », son œuvre ultime,  en 2009. Chabrol qui se jugeait « une harmonieuse synthèse entre Eschyle, Corneille et Simenon », déplacera volontairement l’intrigue de La Rochelle à Concarneau, une partie du film étant réalisé à Quimper. Pour le cinéaste : « Les films d’après Simenon manquent d’humour en général mais Simenon n’en manque pas, lui, et il y a souvent dans ses romans. L’humour des « Fantômes du chapelier » est un humour très noir , vraiment très noir. » Claude Chabrol venait de tourner « Violette Nozière » en 1978 et « Le Cheval d’orgueil » en 1980. Patrick Brion     Une petite ville bretonne est terrorisée par un tueur qui s'en prend aux femmes. A chaque fois, l'assassin annonce son crime par une lettre anonyme envoyée à la presse locale. Kachoudas, un modeste tailleur, découvre un jour, dans le pli du pantalon de son voisin, l'honorable Léon Labbé, chapelier de son état, un morceau de papier qui ressemble à s'y méprendre aux fameuses missives que le corbeau envoie au journal du coin pour annoncer ses meurtres. Dès lors, Kachoudas est pris de doutes. Il commence à observer avec attention le patelin monsieur Labbé et le surprend sur le fait. Labbé, persuasif, le décourage de divulguer son secret et lui confie ses mobiles...