Histoire de plat - La cuisine des enfants
Les carnets de Julie- 1 min 43 s
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« Bois ta soupe si tu veux grandir, mange tes carottes et tu auras bonne mine, avale les épinards, ça rend fort ! ». Tout est bon pour persuader nos marmots d’ingurgiter autre chose que les pâtes ou patates qu’ils chérissent tant. Mais comment faisaient les parents avant que ces plats n’existent ?
Du Moyen Âge au XIXe siècle, où la mortalité infantile était élevée, c’était simple : la nourriture devait fortifier, un point c’est tout ! Les mères cuisinaient des bouillies en mélangeant du lait, des gâteaux ou de la mie de pain, du miel ou même de la bière, du vin ou de l’anis pour les familles les plus riches. Une nourriture qu’on jugerait trop lourde voire dangereuse aujourd’hui ! Les médecins évoquent pour la première fois l’idée de diversification alimentaire en 1550. Plus grands, les enfants avaient le droit à des plats très longuement cuits et souvent prémâchés par un adulte avec des aliments à leur hauteur : poussins, poulets, veaux, chevreaux, lapereaux. Et chaque époque évolue avec son dogme : jusqu’à la célèbre absorption d’huile de foie de morue, donnée pour lutter contre le rachitisme au XXe siècle et dont le goût âpre gâcha plus d’un repas.
En 1930 « les petits pots » voient le jour aux États-Unis et débarquent en France en 1955 révolutionnant la vie des parents et le palais des enfants. Carottes, artichauts, porc, foie, ananas, pommes et même un étonnant dessert aux tomates sont à la carte. C’est l’ère de la diversification, de la découverte des saveurs et du plaisir. Un terrain de jeu alléchant pour l’industrie agroalimentaire : gâteaux, céréales multicolores, boissons colorées et sucrées... Tout est fait pour appâter les bambins jusqu’à l’excès. Un défi aujourd’hui pour que manger bien et marrant soit un jeu d’enfant !