Les 4 vérités - Brice Teinturier
Télématin- Société
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Jeff Wittenberg reçoit Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, sur le plateau des 4 vérités.
Après les élections Européennes le 9 juin 2024, une soirée électorale pour décrypter les résultats aura lieu sur France 2. Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, en sera un des invités. Invité des 4 vérités, il parle d’une marge de surprise encore possible, avec 15% des électeurs qui disent précisément se décider soit la veille, soit l’avant-veille, soit le jour même du scrutin. Malgré les grandes tendances, le résultat final n’est selon lui, « pas cristallisé ». Si, dans toutes les enquêtes d’opinion, la liste RN menée par Jordan Bardella possède une avance considérable, c’est pour l’ordre d’arrivée qu’il peut y avoir des surprises. Les candidats Valérie Hayer, représentante de la majorité présidentielle, ou Raphaël Glucksmann, candidat de la liste PS, sont désormais au coude-à-coude. Les intentions de vote concernant l’un et l’autre se sont en effet « beaucoup resserrés » au cours des derniers jours, ce qui renforce la nécessité d’aller voter, dimanche 9 juin.
Sur les enjeux et motivations des électeurs, on a beaucoup abordé la politique internationale, et notamment de la guerre en Ukraine et à Gaza. Il s’avère pourtant que 54% des Français comptent baser sur leur choix sur des enjeux strictement nationaux. Parmi ceux qui préoccupent principalement les Français, le pouvoir d’achat, mais aussi l’immigration, qui a pris beaucoup plus d’importance que lors des élections européennes de 2019.
Le premier candidat RN pour la liste des européennes 2024 est Jordan Bardella. Mais, avec lui figurent aussi des eurodéputés sortants, des cadres locaux ou des personnalités extérieures. Marion Maréchal et Florian Philippot font aussi partie de cette liste. Finalement, le RN pourrait récolter près de 40% des votes. Un score non négligeable, malgré des résultats déjà hauts en 2019 et en 2014. Ces résultats sont-ils transposables à une élection présidentielle nationale ? « Mécaniquement, non », répond Brice Teinturier. Le spécialiste précise que les différences de scrutin, qui est en ce cas un scrutin proportionnaliste, et les différences d’enjeu, rendent ces deux élections incomparables.
Le parti Renaissance et ses alliés, avec 15% d’intentions lors des dernières enquêtes d’opinion, connaîtra-t-il une sanction sévère lors de ce scrutin ? Un score aussi faible pour la liste de la majorité est déjà arrivé, une fois seulement, sous la présidence de François Hollande, qui avait obtenu 14% en 2014 avec sa liste PS. Dans tous les cas, note Brice Teinturier, ce genre de contre-performance « affaiblit considérablement l’aura du camp présidentiel ».
Les résultats de la majorité aux Européennes auront-ils un impact sur la présidentielle ?
Juridiquement, même si le score de la majorité est très faible, rien n’oblige le président de la République à effectuer des modifications. Il n’est pas tenu, par exemple, de changer ses ministres ou de proposer des réformes. Cependant, si ses résultats sont mauvais, une forte pression politique existera d’autant plus et viendra s’ajouter à l’absence de majorité présidentielle à l’Assemblée nationale. Les potentialités de modifier substantiellement la donne, rappelle le directeur délégué d’Ipsos, seront encore amoindries.
À gauche, tous les sondages font constater une poussée inattendue de la liste socialiste de Raphaël Glucksmann. Cette liste, si elle se trouve à plus de 3 points au-dessus de celle de Manon Aubry, autre candidate de la gauche, représentante de LFI, permettra sans doute « un vrai rééquilibrage au sein des gauches. » Cependant, Brice Teinturier rappelle que les élections présidentielles n’ayant rien à voir avec celles européennes, les cartes pourront être de nouveau rebattues en 2027.
Faut-il s’attendre à un grand bouleversement au parlement européen ? Malgré les poussées nationalistes en Europe, le spécialiste considère qu’il est, dans tous les cas, possible de garder un équilibre entre le RN, la majorité et la gauche dans les parlements européens.
Présenté par : Damien Thévenot, Maya Lauqué