Les 4 vérités - Marie Toussaint
Télématin- Société
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Guillaume Daret reçoit Marie Toussaint, députée européenne EELV et tête de liste des Écologistes aux élections européennes, sur le plateau des 4 vérités.
L'agence de notation Standard & Poor's a récemment dégradé la note de la France, passant de "AA" à "AA-". Cette décision reflète les inquiétudes croissantes concernant la situation budgétaire du pays et la capacité du gouvernement à réduire le déficit public. Selon l'agence, la France doit faire face à une dette élevée et à des perspectives de croissance économique modestes, ce qui pèse sur sa crédibilité financière. Cette dégradation pourrait entraîner une hausse des coûts d'emprunt pour l'État français et accentuer la pression sur les finances publiques. De son côté, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assure que cela n’aura aucune conséquence sur le quotidien des Français. Un discours optimiste qui est loin de convaincre Marie Toussaint, députée européenne (EELV) et tête de liste des Écologistes aux européennes. « Je ne le crois pas. Il a annoncé des coupes budgétaires en début d’année, il ne cesse d’en annoncer de nouvelles. Ça touche en priorité l’écologie […] est-ce vraiment le moment de couper les fonds de l’écologie et de la solidarité ? Je fais référence aux appels des associations en charge du handicap à l’heure où la précarité explose et où le dérèglement climatique s’accélère » dénonce notre invitée sur le plateau des 4 vérités. En effet, la politique budgétaire du gouvernement actuellement à la chasse aux économies semble échauffer les esprits de droite comme de gauche. Deux motions de censure ont été respectivement déposées par La France Insoumise et Le Rassemblement National pour tenter de faire bouger les lignes. Parmi les signataires, les Écologistes sont favorables à celle de LFI, considérant qu’il existe toujours « un cordon sanitaire » avec le RN. Alors où grappiller les 20 à 25 euros d’économies avancées par le gouvernement pour le budget 2025 ? Pour Marie Toussaint, elles ne se trouvent pas du côté de l’écologie. Cette dernière alerte l’opinion sur le coût du dérèglement climatique : « Avec un réchauffement de deux degrés vers lequel on se dirige à grande vitesse, c’est 50% du PIB en moins au niveau mondial. Je récuse la façon qu’ont les agences de notation de noter la dette. Si en réalité on y intégrait les coûts du dérèglement climatique, on serait dans une situation bien pire » affirme la députée européenne qui préconise un alignement des objectifs budgétaires sur les objectifs climatiques. D’autre part, elle appelle à un investissement massif sur la transition écologique : « C’est de la bonne dette, celle qui prépare l’avenir ».
Malgré un trou béant dans les caisses de l’État, Bruno Le Maire est opposé à une augmentation des impôts, y compris ceux des ultra-riches. Pour la tête de liste des Écologistes, il faut mettre en place un impôt sur la fortune climatique européen, c’est-à-dire sur les 0,5% des Européens les plus riches, pour parvenir à dégager des marges de manœuvre et « investir dans notre avenir commun ».
Européennes : des écolos en voie de disparition ?
Alors que les élections européennes se jouent dans moins d’une semaine, la liste de Marie Toussaint est actuellement créditée à 7% d’intention de vote dans le dernier sondage de La Tribune Dimanche. Cette dernière présente un programme ambitieux axé sur la transition écologique et la justice sociale. Parmi ses priorités, on trouve la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversité, et la promotion des énergies renouvelables. Elle plaide également pour une agriculture durable, la réduction des inégalités sociales et la garantie des droits fondamentaux pour tous les citoyens européens. La députée insiste également sur l'importance de renforcer la coopération européenne pour une politique environnementale commune et la mise en place d'un Green New Deal à l'échelle continentale. Son programme vise à faire de l'Europe un leader mondial en matière de durabilité et de justice climatique. Sur cette dernière ligne droite, la candidate revient sur les quelques fondamentaux de son parti : « C’est voter pour l’action écologique déterminée. C’est voter pour accélérer la lutte contre le dérèglement climatique, préserver la biodiversité, défendre la santé et le bien-être animal. C’est voter pour dégager des marges d’investissement pour transformer la production au niveau européen. C’est voter pour un protectionnisme européen et vert qui nous protège », martèle notre invitée. Dans le set de mesures qu’elle compte poser sur la table du Parlement, celui d’un protectionnisme vert pour faire face à la concurrence chinoise et américaine, ne fait pas l’unanimité. Cela impliquerait, entre autres, le retour de prix de douane aux frontières, l’élargissement de la taxe carbone à des produits comme les pesticides importés, une baisse de la TVA sur les produits éco-friendly : « Avec la TVA verte, on réduit le prix pour que les Français et les Françaises puissent choisir ces produits bons pour l’emploi puisqu’on relocalise, bons pour la santé et bons pour la planète ».
Sur les plates bandes de Marie Toussaint, Raphaël Glucksmann, tête de liste du PS, revendique lui aussi le protectionnisme écologique européen. Pour Marie Toussaint, le Parti Socialiste est encore loin d’avoir la fibre verte : « Les socialistes européens ne cessent de voter pour les accords de libre-échange, votent pour une PAC qui est ni verte ni juste, votent pour le retour des méga-camions en Europe… Le seul vote de la constance, c’est le vote Écologiste », fustige notre invitée. Pourtant, le vote Écologiste est très contesté dans cette bataille électorale, à l’instar de Manon Aubry dans le camp LFI qui se tire la couverture sur le plan de l’écologie. Alors, comment distinguer La France Insoumise des Écologistes ? « D’abord, le rapport à l’Europe. Nous pensons que pour faire face à ces défis planétaires, la question climatique, la pollution qui se joue des frontières ou la question sociale, il nous faut plus d’Europe » défend la députée européenne.
Les Écologistes sont-ils menacés d’extinction au Parlement européen ? En dessous des 5% de vote, il n’y aura plus aucun député Écologiste français en place, laissant le champ libre à un Rassemblement National majoritaire. Pour Marie Toussaint, le risque ce dimanche 9 juin c’est « le pacte brun, un mélange de fascisme revisité et de climatoscepticisme avec la montée de l’extrême-droite ».
Ce dimanche 2 juin 2024, le Rassemblement National a fait polémique en publiant un tweet qui appelle les gendarmes et les militaires à voter en faveur de la liste de Jordan Bardella. Ce qui a fait bondir le directeur de la gendarmerie qui juge cette action « d’entorse au statut de militaire ». De son côté, Marie Toussaint se dit sidérée par une telle opération marketing : « Il faut vraiment se battre contre le Rassemblement National. Le seul vote qui peut empêcher que ne se scelle une alliance entre les droites et l’extrême-droite au Parlement européen, c’est le vote Écologiste ».
Présenté par : Thomas Sotto, Marie Portolano