Les 4 vérités - Thierry Cotillard
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Thomas Sotto reçoit Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires.
Les révoltes des agriculteurs, qui ont connu leur apogée sur les deux premiers mois de l’année 2024, se sont peut-être tassées pour un temps, mais sont loin d’être terminées. Ces dernières ont mis en exergue les conditions de travail éprouvantes pour les agriculteurs, et les différentes mesures allant à l’encontre du bon déroulement de leur travail. Face à ces revendications, les industriels sont de plus en plus questionnés sur leurs pratiques, notamment sur leurs prix, qui créeraient trop de concurrence sur le marché et empêcheraient les agriculteurs de toucher des revenus convenables.
Thierry Cotillard est le président du groupe Les Mousquetaires, qui détient en partie les enseignes Intermarché et Netto, les leaders du hard discount en France. Invité sur le plateau des 4 vérités, il défend la position des industriels. « La crise est derrière nous mais le mal-être agricole est toujours là », explique-t-il. Il insiste sur l’obligation de trouver une solution dans les deux mois à venir, et appelle le président de la République à répondre à sa demande de rendez-vous : « Emmanuel Macron est en première ligne sur ce sujet ».
Au micro de Thomas Sotto, l’entrepreneur se veut tout d’abord rassurant pour les calédoniens à propos des risques de pénurie. Selon lui, ses magasins partenaires dans l’archipel ont été approvisionnés pour le mois avant le début des émeutes : sur les 9 points de ventes qui appartiennent au groupe Les Mousquetaires, sept auraient vraiment été touchés par les émeutes. Plus largement, il rassure également les consommateurs à travers le pays sur les risques d’augmentation de l’inflation, qu’il estime nuls. « L’inflation est aujourd’hui contenue. L’inflation à deux chiffres que l’on a connue il y a deux ans, c’est terminé. »
Vers plus de transparence ?
Le mot d’ordre de Thierry Cotillard ce matin : la transparence. Il insiste sur l’importance de cette dernière pour rétablir le lien avec les consommateurs et les agriculteurs. Pour les premiers, il tempère l’impact de la baisse de la consommation dans ses magasins grâce à l’inflation. S’il constate que les français consomment effectivement moins et cherchent les meilleurs prix, le marché se porterait plutôt bien selon lui : « on progresse, de l’ordre de 5%, même s’il y a toujours une tension sur le pouvoir d’achat. »
Une des plus grosses conséquences sur leur chiffre d’affaires serait en réalité la loi Descrozaille, votée le 30 mars dernier, et qui consisterait, selon ce professionnel de l’agroalimentaire, à limiter la promotion des produits d’hygiène et de beauté à 34%, ce qui se traduirait par une perte de revenus de 7% sur ces produits. « Il y a des besoins réels de ces produits pour l’ensemble des français, et baisser la promotion fait baisser la consommation », assure-t-il, encourageant à faire « sauter le verrou » de cette loi.
Notre invité accuse les textes de loi d’être « mal pensés » et de faire trop peser les questions de transparence et de prix sur les épaules des industriels. Prêchant pour sa paroisse, il estime que la « responsabilité n’est pas portée par les bonnes personnes ». Il argumente à l’inverse que son groupe a fait le choix de promouvoir 1000 marques nationales en rognant leur marges pour maintenir des prix bas dès le début de la crise agricole, ce qui leur a valu d’obtenir « 700 000 nouveaux clients depuis le début de l’année. »
Pour toujours plus de transparence, il explique que les différences de prix des supermarchés entre les régions françaises se justifient par la différence du loyer, notamment entre Paris et la Côte d’Azur, et le reste du pays. Enfin, à propos des quelques 257 nouveaux supermarchés et hypermarchés rachetés par les Mousquetaires à Casino, il assure qu’il n’y aura pas de suppression d’emplois, et qu’il œuvrera pour la création de nouveaux emplois dès que les bénéfices seront générés.
Présenté par : Thomas Sotto, Marie Portolano