Les 4 Vérités - Manuel Bompard
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Guillaume Daret reçoit Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, sur le plateau des 4 vérités.
Le lundi 4 mars 2024 pourra être inscrit dans l’histoire française de la lutte des droits des femmes. À la suite de dates marquantes comme le 21 avril 1944, jour où les femmes obtiennent le droit de vote et de présentation à une élection, ou encore le 17 janvier 1975, avec la loi Veil qui dépénalise l’avortement, l’inscription définitive de l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) dans la Constitution hier pose une pierre de plus à l’édifice du militantisme féministe français. Une mesure profondément sociale qui rafraîchit un gouvernement macroniste penchant de plus en plus vers des mesures droitistes voire extrême-droitistes dans sa définition de l’identité française et sa politique économique.
Invité sur le plateau des 4 vérités, Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise, se réjouit de cette avancée. Il décrit la veille comme « une journée historique » et « l’aboutissement d’un long combat », et profite de l’occasion pour rappeler les nombreuses femmes qui ont travaillé depuis des années à l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Il cite notamment Mathilde Panot, Mélanie Vogel et Laurence Cohen, dans une tentative de lutter contre ce qu’il considère être de l’invisibilisation des femmes exercée par le Premier ministre Gabriel Attal. Il indique à ce sujet avoir trouvé « mesquin et sectaire d’invisibiliser volontairement un certain nombre de figures qui ont contribué à ce droit », et rappelle dans la foulée que cette inscription de l’IVG dans la Constitution était déjà proposée dans le programme de Jean-Luc Mélenchon pour les présidentielles de 2012.
Une mesure centrale du programme de l’extrême-gauche représentée, entre autres, par les Insoumis, que Manuel Bompard entend bien continuer de défendre. Au micro de Guillaume Daret, il s’avoue favorable à la suppression de la clause de conscience des médecins inscrite dans la loi Veil, leur permettant de refuser certains actes médicaux, notamment l’avortement. Il rappelle qu’une femme sur quatre est obligée de changer de département pour avoir recours à l’IVG par manque de médecins, et que « la bataille continuer pour faire en sorte que le droit à l’IVG soit effectif ». Il précise également vouloir continuer ce qu’il qualifie de « bataille » à l’échelle européenne, pour que la France ne soit plus le seul pays au monde à avoir inscrit ce droit fondamental des femmes dans sa Constitution.
Insoumis et macronisme
Questionné au sujet du débat lancé à l’Assemblée Nationale par le groupe Horizon qui propose de taxer la « fast-fashion » jusqu’à 10 euros par article produit, dans le but de lutter contre la crise environnementale et humaine générée par l’industrie du textile, le député Insoumis explique l’intention lui « semble bonne ». Il critique notamment le « bilan environnemental désastreux » de l’industrie du textile, qui émet 10% des émissions mondiales de gaz à effets de serre, ainsi que « l’absence de respect des droits des travailleurs ». Il ne s’empêche pas pour autant de tacler le gouvernement, qu’il juge « hypocrite » à ce sujet, soulignant le travail de « sabotage » exercé selon lui par Emmanuel Macron dans la bataille européenne pour le devoir de vigilance des conditions de travail des entreprises.
Malgré des tensions qui semblent toujours à leur paroxysme entre LFI et Renaissance, Manuel Bompard sera l’invité de l’Élysée dans la semaine, pour discuter, avec les représentants des autres partis représentés à l’Assemblée Nationale, de la question de la guerre en Ukraine. Il trouve « regrettable » d’être invité à discuter après que le Président ait annoncé des mesures bombes dans le conflit en Europe de l’Est, notamment au sujet de l’envoi de troupes au sol. À l’inverse, il préférerait que la France opte pour une voie davantage diplomatique, et éviter qu’elle ne devienne une co-belligérante du conflit. Il indique urgent selon lui « d’ouvrir la voie diplomatique entre l’Ukraine et la Russie pour obtenir le plus rapidement possible un accord de paix garantissant une sécurité mutuelle ». Des négociations avec la Russie qui, pour Manuel Bompard, ne riment pas avec céder aux exigences de Poutine, qu’il estime s’être « rendu coupable de violations de droits humaines qui sont inacceptables ».
Présenté par : Thomas Sotto, Marie Portolano