Les 4V - Arnaud Rousseau
Télématin- Magazines d'actualité
- 10 min 54 s
- extrait
- tous publics
Du même programme
- Télématin Télématin Émission du jeudi 21 novembre 2024 diffusé le 21/11 | 3 h 1 min
- Télématin Télématin Émission du mercredi 20 novembre 2024 diffusé le 20/11 | 3 h 1 min
- Télématin Télématin Émission du mardi 19 novembre 2024 diffusé le 19/11 | 3 h
- Télématin Télématin Émission du lundi 18 novembre 2024 diffusé le 18/11 | 3 h 1 min
Anne Bourse reçoit Arnaud Rousseau, Président de la Fédération Nationale des syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA).
Du 24 février au 3 mars prochain se tiendra le Salon de l’Agriculture, à Paris. Un événement annuel festif qui permet aux agriculteurs et éleveurs français de mettre en avant leurs filières et leurs produits. Mais cette nouvelle édition risque d’être ombragée par la colère des acteurs de l'agro industrie qui gronde depuis l’automne. Si les manifestations et blocages de routes se sont effectivement calmés depuis fin janvier, cela ne veut pas dire que les revendications se sont également tues. Le président de la République, ainsi que les représentants des différents partis politiques, profiteront de l’opportunité de leur habituelle visite pour s’exprimer sur la situation des agriculteurs en France. Si les annonces d’Emmanuel Macron sont attendues avec impatience par un corps paysan en manque de réponses de la part du gouvernement face à son militantisme, risque-t-on de voir une reprise politique de la conférence agricole la plus importante de l’année ?
Invité des 4 vérités ce matin, Arnaud Rousseau est exploitant céréalier et président de la FNSEA. Il ne connaît que trop bien la colère de ses confrères et consœurs, et les prescriptions antithétiques qui pèsent sur leurs épaules. Au micro d’Anne Bourse, il dénonce l’impasse dans laquelle ils se trouvent, entre une volonté d’assurer une transition écologique dans leur secteur pour aller vers plus de souveraineté alimentaire, et l’absence de financement de la part du gouvernement pour aider les producteurs dans ce changement de leur activité.
Face à ces contradictions et aux mobilisations des agriculteurs qui se poursuivent, quoique en plus petite quantité, le syndicaliste salue l’opportunité qu’il a eu d’échanger avec les ministres de l’agriculture la veille, et l’invitation qu’il a reçue de l’Élysée pour s’entretenir avec le Président à quelques jours du Salon de l’Agriculture. Des pourparlers qui vont, selon lui, dans le bon sens, et annoncent un apaisement des relations entre les politiques et les agriculteurs. Il attend malgré tout avec impatience les réponses présidentielles lors de sa visite au Salon, considérant caduque le dernier grand discours d’Emmanuel Macron au sujet de l’agriculture à Rungis au début de son premier quinquennat. Il espère que le Président saura rectifier le tir, et « apporter des décisions très concrètes qui changent la vie dans [les] exploitations agricoles ».
Vers l’agriculture de demain
Si Arnaud Rousseau estime que le monde agricole « ne peut plus attendre », c’est parce qu’il est bien conscient des enjeux climatiques urgents, de l’importance d’assurer une transition écologique, et de la place centrale qu’occupe l’agriculture dans l’équation. S’il préfère éviter de faire du Salon de l’Agriculture un rendez-vous politique, il réitère la fermeté qu’il entend avoir avec les politiques qu’il y croisera pour avoir des réponses et un positionnement clair de leurs parts face aux revendications des agriculteurs. Il martèle l’importance de soutenir la filière française et d’éviter la mise en concurrence des agriculteurs du monde entre eux. Il rappelle qu’un « tiers de notre alimentation est importée » et qu’il faut encourager la consommation locale. Il veut répondre aux envies des Français de consommer de meilleure qualité, et que ce ne peut être exaucé que lorsque le gouvernement mettra en place des régulations sur l’importation de produits étrangers, qui ne respecte « ni nos normes ni nos standards ».
Comment penser une agriculture de demain, plus respectueuse de l’environnement et de la santé des consommateurs ? Pour Arnaud Rousseau, le « green deal » européen n’est pas la solution, car il ne permet pas plus de financements vers le secteur agricole pour assurer sa mutation. Il s’agit dans un premier temps, pour lui, de permettre aux agriculteurs de mieux vivre de leur activité, de soutenir le pouvoir d’achat des Français pour qu’ils puissent consommer mieux, et de trouver des solutions durables, notamment au sujet du stockage de l’eau et de la réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires, pour aller vers plus de souveraineté à l’échelle européenne.
Présenté par : Marie Portolano, Samuel Ollivier