Les 4 vérités - Frédéric Valletoux
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Thomas Sotto reçoit aujourd'hui Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, dans les 4 vérités.
Depuis plusieurs années, médecins et personnels hospitaliers sonnent l’alerte sur l'état des établissements publics. Services engorgés, délai de rendez-vous rallongé, pénurie de spécialistes… Il est de plus en plus difficile de se faire soigner. Au sein du gouvernement Macron, les ministres préposés à la Santé défilent depuis sept ans. Frédéric Valletoux est le 7e ministre à se risquer à la tâche avec une feuille de route des plus complexes. À commencer par résoudre le problème des déserts médicaux qui constitue un réel risque pour la santé. Plus de 8 Français sur 10 ne parviennent pas à se faire soigner. Le nouveau ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention ne compte pas mettre de la poudre aux yeux aux patients. Ce dernier ne peut que constater une crise démographique colossale qui justifie aujourd’hui l’absence de professionnels de la santé dans certaines régions. « Pendant cinq ou sept ans, les choses vont sans doute encore se tendre avant que des générations plus importantes de jeunes médecins arrivent » prévient le ministre.
« Réarmer » : c’est le mot passe-partout du moment employé par le gouvernement Attal. Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures pour « réarmer » notre système de santé. Parmi ce set de propositions, l’ancien porte-parole souhaite nommer un émissaire pour aller chercher des médecins à l’étranger et régulariser ceux en exercice sur le territoire. « On va continuer à accueillir des médecins étrangers et surtout leur donner un vrai statut […] il y a 25 000 médecins inscrits à l’ordre qui exercent en France donc on continue à accueillir ces filières » soutient notre invité au micro de Thomas Sotto. Si cette mesure peut soulager les hôpitaux en situation d’asphyxie, elle ne règle pas le problème des déserts médicaux. Pour rendre les métiers de la santé plus attractifs et plus particulièrement celui des infirmiers, la question d’une nouvelle valorisation des salaires se pose. Revu à la hausse à hauteur de 10% net l’an passé, le successeur d’Agnès Firmin-Le Bodo envisage sérieusement un effort supplémentaire.
Infirmiers libéraux : les grands oubliés de la médecine ?
En attendant, la gronde au sein du personnel soignant ne désemplit pas. Les infirmiers libéraux se sont réunis ce lundi 12 février 2024 et se re mobiliseront ce samedi pour exprimer leur mécontentement, se considérant comme les grands oubliés de ce Ségur de la santé. Pourtant, leur rôle est fondamental, notamment en milieu rural. Ces derniers exigent une revalorisation à hauteur de l’inflation. Frédéric Valletoux est-il prêt à leur accorder ? « Ce sont des discussions entre l’assurance maladie et les organisations représentatives. Ce qu’il faut, c’est mieux reconnaître les professions de santé […] il faut sans doute mieux les payer et il faut aussi reconnaître leur rôle dans l’acte de soin et la prise en charge des patients en leur reconnaissant de nouvelles responsabilités et peut-être, sous couvert des médecins, les faire monter en compétence. C’est un chantier qui permettra de libérer du temps médical » soutient notre invité.
La semaine dernière, l’assurance maladie a proposé de faire passer la consultation de médecine de ville de 26€50 à 30€. Une mesure revendiquée depuis plusieurs mois par les syndicats du secteur face à l’engorgement des cabinets privés pour qui la charge administrative devenait trop lourde. De son côté, Frédéric Valletoux se dit favorable à cette augmentation sous couvert d’un « engagement des médecins à prendre plus de patients ». En contrepartie, le ministre plaide également le retour des gardes de nuit pour les médecins généralistes : « On peut encore trouver des marches de manœuvre » rassure notre invité qui ne souhaite nullement les contraindre. Et d’ajouter : « L’obligation ce sera la dernière décision si l’on constate une carence parce qu’on aura pas su organiser une permanence des soins améliorée ».
Parmi les nouvelles mesures annoncées par Gabriel Attal, le Premier ministre planche sur une « taxe-lapin » pour sanctionner ceux qui n’honorent pas leur rendez-vous. Est-ce vraiment dissuasif ? Pour Frédéric Valletoux, cette mesure est essentielle pour responsabiliser les patients abusifs qui cumulent les rendez-vous sur les plateformes sans prévenir les praticiens. « Il y a de la prévention et de la pédagogie à faire. Peut-être qu’il faut aller vers une une petite retenue (qui ne sera pas à la hauteur du prix de la consultation) […] pour permettre que ces millions de rendez-vous non honorés soient réduits de manière à libérer du temps médical » défend l’ancien régional d’Île-de-France.
Hôpital : état de santé critique !
Une enquête publiée dans le journal La Croix décrit la détresse des hôpitaux qui perdure depuis des années. Une journaliste d’investigation a passé 72h aux urgences et a pu assister à l’attente parfois mortelle liée à la surcharge de ces services qui est devenue la norme. Face à cette situation extrême, des dizaines d’établissements ont déclenché le plan blanc en janvier. Alors, que faire ? « On continue de donner des moyens à l’hôpital, on essaye de faire de la pédagogie, on développe les services d’accès aux soins et on les déploie dans les 100 départements » explique le ministre qui détaille le nouveau protocole de régulation du 15. Force est de constater que les urgences ont doublé leur fréquentation en l’espace de 10 ans, « signe d’un dérèglement du système et de cette crise de la médecine de ville ».
Alors que le débat autour de la fin de vie continue de diviser l’opinion publique, Emmanuel Macron a réuni les représentants des principaux cultes en France pour parler de ce sujet épineux avant de statuer sur ces arbitrages. Frédéric Valletoux fait partie des rares députés à s’être publiquement prononcés contre toute légalisation de l’aide à mourir. Ce dernier insiste davantage sur l’idée qu’il faille développer les soins palliatifs avant d’engager une extension pour faciliter l’euthanasie.
Présenté par : Thomas Sotto, Johanna Ghiglia