Les 4 vérités - Manuel Valls
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Thomas Sotto reçoit Manuel Valls, ancien Premier ministre et ancien ministre de l’Intérieur, sur le plateau des 4 Vérités.
Mardi 16 janvier, le président de la République Emmanuel Macron s’exprimait dans une conférence de presse télévisée de plus de deux heures sur les différents points de son plan d’attaque pour l’année à venir, une semaine après l’annonce du nouveau gouvernement sous la tutelle du Premier ministre Gabriel Attal. Famille, éducation, santé, travail, guerres en Ukraine et en Israël, immigration… tous les sujets ou presque ont été abordés par le chef de l’État, comme pour répondre aux accusations de manque de « cap » de sa politique. Ce qui avait pour but d’apparaître comme des clarifications pour le parti de la majorité, apparaît surtout comme des provocations pour beaucoup de Français, notamment au sujet de l’élection de Rachida Dati au ministère de la Culture, du congé de naissance ou du « réarmement démographique » censé lutter contre la baisse de la natalité.
Des annonces qui font débat, Emmanuel Macron ayant assumé ne pas avoir peur de « soulever certains mécontentements ». Invité sur le plateau des 4 Vérités, Manuel Valls, ancien Premier ministre et ancien ministre de l’Intérieur, donne son avis sur les différentes propositions du Président. Au sujet de la police, il n’estime pas que cette dernière soit « maltraitée ». Au contraire, il souligne les hausses de salaires, primes, et créations d’emplois dont elle a bénéficié, mais indique trouver « normal » que les forces de l’ordre attendent un soutien de la part de l’État pour le travail et « la pression incroyable » à laquelle ils seront soumis durant les Jeux Olympiques de 2024. Questionné à propos d’une possible démission de l’actuel ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin après ces Jeux, il « ose imaginer que [sa] mission ira au-delà de cet été ».
La nomination de Rachida Dati à la tête du ministère de la Culture, l’homme politique franco-espagnol l’analyse comme une « triple provocation ». D’abord l’égard des Républicains, à une heure qu’il estime être de l’unité plutôt que des divisions politiques. Ensuite, à l’égard de la justice, rappelant que la ministre est mise en examen pour corruption dans l’affaire Carlos Ghosn. Enfin, à l’égard du secteur de la culture : il se montre compréhensif face à un sentiment d’être « pris en otage » des acteurs du milieu culturel, et exprime sa peur d’une perte de l’exception culturelle française qui fait, selon lui, notre identité.
Une question d’injustice sociale
Le nœud du problème, pour l’ancien conseiller municipal de Barcelone, c’est l’injustice sociale qui ne ferait que croître dans le pays. En ne reniant pas pour autant son allégeance au gouvernement actuel et en s’alignant sur le choix des électeurs, il déplore tout de même un essoufflement du « macronisme ». Il voit en la nomination de Rachida Dati à la Culture un coup politique visant à redonner un sens au nouveau mandat du Président. Il s’annonce également « déçu » de l’absence de changement de méthode de la part de ce dernier suite au changement de Premier ministre. Il pense que cette élection aurait dû laisser plus de place à Gabriel Attal, et que la répartition des rôles aurait dû être « mieux définie ».
Selon lui, « ce qui ronge le pays, ce sont les fractures sociales », dont il aimerait qu’elles soient davantage prises en considération par le gouvernement actuel. Il voit en l’antisémitisme grandissant et décomplexé depuis les frappes du Hamas du 7 octobre une preuve de cette fracture sociale. Un antisémitisme qu’il considère lié à l’idéologie de l’extrême-droite, mais aussi au « wokisme » de la gauche qui infiltrerait, selon lui, les médias, la culture, les écoles et les universités. Une raison de plus d’exiger plus de la clarté de la part du Président, dont il déplore l’absence à la marche contre l’antisémitisme, à ce sujet et à celui de l’éducation, qui devrait rester sa priorité.
Présenté par : Thomas Sotto, Marie Portolano