Les 4V - Amélie Oudéa-Castéra
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Depuis vendredi 12 janvier 2024, la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra est sous le feu des projecteurs après des propos jugés polémiques par le corps enseignant et une partie des Français. Aux caméras de BFMTV, la femme politique avait déclaré avoir placé ses enfants dans l’école privée Stanislas à cause d’un « paquet d’heures non remplacées » dans l’école publique Littré où ils se trouvaient.
Invitée dans les 4 vérités, Amélie Oudéa-Castéra s’est exprimée sur cette tempête politique et médiatique. Au syndicat d'enseignants du second degré SNES-FSU qui a dit sur BFMTV ce lundi 15 janvier vouloir des « excuses » de la part du ministère de l’Éducation, elle déclare qu’elle leur « doit ». « Je les ai blessés, je les ai heurtés, et je le regrette extrêmement vivement. Je pense que je n’aurais pas dû tenir ces propos-là, et je n’aurais pas dû nommer l’école Littré », dit-elle, précisant être allée « s’entretenir » avec l’équipe pédagogique de l’école.
La ministre a-t-elle inventé l’absence des enseignants dans cette école publique pour justifier son choix d’avoir recours au privé ? « Moi, je me suis appuyée avec la plus totale sincérité sur le souvenir et le ressenti d’une expérience de maman d’il y a 15 ans. Maintenant, les résultats statistiques du rectorat et la parole d’une enseignante me donnent tort, et c’est leur parole qui compte », répond-elle.
Mardi 16 janvier, lors de sa prise de parole tenue en direct de l’Élysée, Emmanuel Macron a déclaré avoir de « l’indulgence » pour Amélie Oudéa-Castéra au cœur de cette polémique. Ce n’est pas le cas de plusieurs syndicats de l’Éducation nationale, qui ont porté plainte pour diffamation contre la ministre. AOC avoue s’être « naturellement » posé la question de sa démission. Malgré tout, elle assure que sa détermination est plus forte que les doutes.
Le débat sur le séparatisme scolaire relancé
Cette polémique a soulevé le débat de la mixité sociale au sein de la société. À la vue du grand nombre de ministres ou anciens ministres qui ont scolarisé leurs enfants dans le privé ou y ont eux-mêmes fait leurs études, peut-on dire que le mécanisme des reproductions sociales s’y perpétue ? La ministre réfute en tout cas la notion de séparatisme scolaire. Elle invoque « des choix guidés par différents types de considérations. »
Dans son discours du 16 janvier 2024, Emmanuel Macron a également martelé l’importance de l’école. Cependant, le vote du budget 2024 a prévu la suppression de 2500 postes. Des suppressions qui auraient d'ores et déjà été annulées « dans le cadre des arbitrages avec la loi de finance 2024 », précise la ministre.
Ses propos polémiques ont relancé la colère des syndicats. Le Snes-FSU, le Fnec FP-FO, la CGT Éduc'action et Sud Éducation appellent à la grève au 1er février 2024. Ils demandent notamment des revalorisations salariales et de meilleures conditions de travail. « Ils ont raison d’y aspirer, et nous avons la détermination avec Gabriel Attal de leur apporter », assure la haute fonctionnaire.
Une enquête commandée en avril 2023 par l’ancien ministre de l’Éducation Pap NDiaye sur l’institution Stanislas pointe plusieurs dérives. Neuf mois plus tard, Mediapart a publié une enquête dénonçant un univers « sexiste », où les propos « homophobes et anti avortement sont très présents ». Selon Amélie Oudéa-Castéra, un plan d’action avec 15 mesures aurait été commandé par Gabriel Attal suite à ce rapport.
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 seront le plus grand événement jamais organisé en France. Ils se tiendront du 26 juillet au 11 août 2024. La France sera-t-elle prête à accueillir ce grand événement ? La femme politique promet qu’on « va les livrer, les livrer à temps, et qu’ils vont rendre fier les Français ».
Présenté par : Thomas Sotto, Marie Portolano