Les 4 vérités - Michel-Édouard Leclerc
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Michel-Édouard Leclerc, Président du comité stratégique des centres E-Leclerc est l'invité des 4 vérités.
Les fêtes se sont achevées il y a quelques jours. En cette fin d’année, les français ont beaucoup consommé. Michel-Édouard Leclerc indique que les supermarchés commencent l’année avec un chiffre d’affaires bien supérieur à celui de l’an passé. Certes, ce chiffre augmenté de 10% est un peu biaisé en raison de l’inflation, qui fait inévitablement gonfler les prix, mais, tout de même, « c’est moins pire que ce que l’on pensait », indique le président du comité stratégique des centres E.Leclerc. Sur le plan de l’alimentation, les gens sont assez constants, ils « mangent beaucoup », notamment des huîtres, du foie gras, du saumon. Pour pouvoir accéder à ces produits, certains consommateurs plus pauvres se sont tournés vers des petites marques, mais, « globalement », ils ne se sont pas privés. À propos de l’achat de jouets, le dirigeant d’entreprise n’irait pas jusqu’à parler de sobriété, mais il a constaté davantage d’achats de raison. Plutôt que les jouets dits « fantastiques », un retour de « l’économie du loisir » s’est laissé voir. Les jeux de société, une valeur sûre, ont notamment remporté beaucoup de succès.
Comme le jure Bruno Le Maire, qui assurait en 2023 que « la crise inflationniste [était] derrière nous », 2024 marquera-t-elle la fin de la hausse des prix ? Selon Michel-Édouard Leclerc, il va en tout cas falloir aller « chercher la résolution de [cette] crise. » Pour l’instant, indique-t-il, toute la vie économique est banalisée par un cycle de négociations annuelles où industriels et distributeurs doivent se battre pour négocier. « Mais je vous rassure, avec tous mes concurrents de la distribution, on est allés demander de la déflation (…) On va aller chercher des baisses de prix. » Le président de E. Leclerc parle ainsi d’une inflation qui « sera au moins moitié moins comparée à celle de l’année dernière ». L’objectif ? Des hausses qui passeront de 20% à 2%. Les marchés des matières premières, tels que les céréales ou le café, devraient être ceux qui verront leurs hausses le plus ralentir. Pour autant, comme le rappelle le « patron préféré des français », cette inflation ne signifie pas, malheureusement, que les prix vont baisser, mais simplement qu’ils vont augmenter moins vite. Concernant le succès gardé par l’enseigne de grande distribution E. Leclerc pendant cette période, Michel-Édouard Leclerc met en avant une raison simple : la volonté de ne pas gonfler les prix, envers et contre tout.
Michel-Édouard Leclerc, accusé d’être un « propagateur de théories du complot » par Marc Fesneau
La guerre en Ukraine, le COVID… Tous ces éléments de crise ont-ils été un prétexte à s’en mettre « plein les poches » pour certains magasins , comme l’avait argué Michel-Édouard Leclerc ? Cette prise de parole effectuée il y a quelques jours avait en tout cas beaucoup agacé Marc Fesneau, ministre de l’agriculture. Ce dernier avait alors invoqué qu’il s’agissait d’une « théorie du complot ». Alors, Michel-Édouard Leclerc est-il un propagateur de théories du complot ? Il s’en défend et rappelle qu’il parle d’une inflation spéculative depuis au moins 2 ans. Or, l’inflation spéculative, par définition, ne concerne pas la hausse de matières premières, mais celle de « placiers », industriels qui spéculent sur ces hausses. « Maintenant, ces gens, il faut qu’on les pousse dehors afin que les français puissent retrouver une hausse de prix la plus minime et une adéquation des salaires qui ira avec cette hausse de prix. »
Il y a quelques jours, le ministre de l’agriculture accusait également le président de E. Leclerc de ne pas être patriote, pointant le fait que les produits distribués par la grande enseigne n’étaient pas tous français. Michel-Édouard Leclerc juge cette attaque si « nulle » qu’il ne souhaite pas faire de commentaire.
Autre sujet, la shrinkflation. Il s’agit des marques qui font augmenter les prix de leurs produits, mais qui en baissent les poids ou les formats. Le dirigeant d’entreprise est « complètement » opposé à ce système. Bientôt, dans ses magasins, des étiquettes plus précises et plus honnêtes seront visibles sur les produits.