Les 4 vérités - Fadila Khattabi
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Fadila Khattabi est l’un des nouveaux visages qui composent le gouvernement Borne remanié cet été. Et la nouvelle ministre déléguée chargée des personnes handicapées a du pain sur la planche. Vendredi 6 octobre, la journée des aidants a mis en lumière ces dix millions et demi de personnes en France qui soutiennent les plus fragiles, qu’ils soient en perte d’autonomie, atteints d’un handicap ou gravement malades. Bien souvent, les aidants souffrent davantage que les personnes qu’ils aident. Un mal-être que Fadila Khattabi compte bien atténuer grâce à un plan d’action qui comprend notamment la création de 6 000 places de répit pour que ces malades soient pris en charge et ainsi lâcher du lest aux aidants. Mais est-ce réellement suffisant face à l’ampleur des personnes concernées ? « Ces mesures ont été saluées. C’est 6 000 places supplémentaires qui viendront compléter les 34 000 existantes » se félicite la ministre. Pourtant, certains collectifs, à l’instar de l’association Je t’Aide ne semblent pas entièrement satisfaits et ont même qualifié cette opération de « dérisoire » compte tenu du nombre d’aidants en détresse. Selon Fadila Khattabi, un effort collectif s’impose : « Il faut sensibiliser les entreprises sur cette question-là […] il faut pouvoir par le biais d’un dialogue social, aménager les emplois du temps de ces personnes, être à l’écoute, dégager du temps, leur octroyer une demi-journée de répit sur le plan professionnel » suggère-t-elle.
Une charte devrait être prochainement adoptée dans ce sens pour pouvoir améliorer les conditions de travail de ces aidants. Autre injonction prioritaire des associations : une assistance pour les démarches administratives qui sont souvent très lourdes. Pour remédier à cet obstacle et non des moindres que rencontrent les aidants, la ministre déléguée chargée des personnes handicapées va mettre en place un service public dédié à ces blocages administratifs. Un nouveau dispositif qui mobilise tous les acteurs et opérateurs pour que ces personnes aient enfin accès à toutes les informations nécessaires. En pleine période budgétaire, le gouvernement a-t-il vraiment les moyens de ses ambitions ? Concernant les personnes en situation de handicap, Fadila Khattabi affirme que le budget ne cesse de croître depuis 2017, passant de 46 milliards à 55 milliards. Une augmentation significative qui touche plusieurs ministères, dont celui d’Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion professionnelle. Ce qui laisse une marge de manœuvre assez importante à la dernière pièce rapportée du gouvernement Borne : « C’est un budget qui va au-delà des 55 milliards ». Jeux paralympiques : quel impact ? Parmi les volets importants du ministère de Fadila Khattabi, l’inclusion, notamment par le sport, fait partie de sa feuille de route. À quelques mois des jeux paralympiques 2024, comment la ministre appréhende-t-elle cet événement ? Et surtout, comment compte-t-elle faciliter l’accès aux stades, souvent très compliqué pour les personnes à mobilité réduite ? « Le gouvernement est pleinement mobilisé sur la question […] le président de la République a annoncé un crédit de 1.5 milliard pour rendre accessible tous les sites olympiques » soutient-elle, bien qu’elle concède que la question des transports en métro reste encore problématique. En 2012, les jeux de Londres avaient contribué à faire changer le regard sur le handicap. Et la ministre compte bien s’en inspirer pour faire évoluer les mentalités grâce aux parasportifs. Avant d’être ministre, Fadila Khattabi était l’emblématique présidente des Affaires sociales à l’Assemblée nationale. En première ligne lors de l’épisode des retraites, elle figure parmi les visages de Renaissance qui se réunit en campus ce week-end à Bordeaux. Tiraillé entre son aile droite et son aile gauche à laquelle s’inscrit la ministre sur la question migratoire, comment se porte ce parti, victime de quelques dissonances en son sein ? « On débat. C’est un parti véritablement démocratique contrairement à d'autres […] on ne va pas exploser en plein vol » assène-t-elle. Si Jordan Bardella conduira le Rassemblement National aux européennes en 2024, Renaissance n’a toujours pas tranché sur une tête de liste. Alors que le nom de Stéphane Séjourné, numéro un du parti, a été soufflé, sa voix est-elle suffisamment influente pour un tel scrutin ? « Je salue le travail qui a été effectué par Stéphane Séjourné […] je n’ai aucun souci avec ça » déclare le ministre. C’est une affaire qui fait grand bruit et dont l’exécutif se serait volontiers passé. Lorsque Fadila Khattabi était députée de la Côte-d'Or, l’une de ses collaboratrices l’a attaqué au prud’homme pour des heures supplémentaires non payées. Et la justice a tranché. La ministre a été condamnée par le Conseil des prud’hommes. Malgré le verdict, une somme de 6522 € de rappel de salaire n’a toujours pas été versée selon l’avocat de la plaignante. « J’ai la conscience pour moi. Je n’ai pas compris les agitations de l’avocat parce que j’ai pris acte de la décision des prud’hommes. Ça suit son cours et le paiement sera effectué sans aucun problème » se défend notre invitée au micro de Jeff Wittenberg. Cette sanction pour non-respect des durées maximales de travail et du temps de repos a été jugé par l’opposition du plus mauvais effet sur le CV d’une ministre.
Présenté par : Damien Thévenot, Maya Lauqué