Les 4 vérités - Olivier Véran
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Jeff Wittenberg reçoit Olivier Véran, porte parole du gouvernement, sur le plateau des 4 vérités.
Après un long suspens, Emmanuel Macron a enfin révélé la nouvelle composition du gouvernement. Un remaniement à minima, puisque le président de la République a décidé de reconduire sa Première ministre, Élisabeth Borne. Aujourd’hui se tiendra donc le premier conseil des Ministres de ce gouvernement Borne « remanié ». L’occasion pour le chef d’État de s’exprimer publiquement. « Je pense que c’est important que la président de la République puisse lui-même poser des mots sur la séquence que nous venons de vivre, à la fois sur les 100 jours si il l’aborde et sur la nouvelle composition de ce gouvernement qui est un gouvernement renforcé » explique Olivier Véran, invité des 4 vérités ce vendredi 21 juillet. Pour une majorité de Français, Emmanuel Macron aurait dû remercier sa Première ministre. Force est de constater que ce plan de remaniement comporte uniquement quelques « ajustements ». Cette refonte timide de l’équipe ministérielle va-t-elle tracer les lignes d’un nouveau cap ? Pour l’instant, le porte-parole du gouvernement ne se prononce pas.
Après l’affaire Nahel, un jeune adolescent tué par un policier dans la ville de Nanterre pour avoir refusé d’obtempérer lors d’un contrôle routier, une série d’émeutes a provoqué le chaos sur le territoire. Si Emmanuel Macron a appelé maladroitement à l’apaisement en responsabilisant notamment les parents de mineurs, il n’en fallait pas plus pour que les citoyens et l’opposition dénoncent l’attitude désinvolte de ce gouvernement « replié sur lui-même ». Ce remaniement est-il nécessaire pour corriger l’action du gouvernement ? « Je parlerai de renforcement. Parce que vous avez au sein du nouveau gouvernement, des élus d’expérience et aussi des élus de terrain, je pense au maire d’une ville industrielle du Nord, je pense à une députée de la deuxième ville de France […] il y aussi un retour du politique français » nuance notre invité.
Santé, éducation, solidarité : l’échec des ministres de la société civile
Parmi les ministres qui n’ont pas été reconduits, Pap N’Diaye n’aura pas su imprimer sa marque à l’Éducation nationale tout comme François Braun qui n’a pas réussi à s’imposer au ministère de la Santé. « Ils ont fait du travail et ont fait avancer les choses […] il n’y pas d’école de ministres. Et être ministre c’est être capable de faire et de faire savoir et de pouvoir tenir les débats dans l’hémicycle » défend Olivier qui félicite ses collègues notamment pour la revalorisation des salaires des enseignants d’une part et la gestion de crise dans les services d’urgence qui seront « moins sous tension cet été ». Pour succéder à Pap N’Diaye, Gabriel Attal, anciennement ministre délégué chargé des comptes publiques. Dans son premier discours de ministre à l’Éducation nationale, ce dernier a évoqué dans les grandes lignes un chantier prioritaire qu’est « la restauration de l’autorité et des savoirs ». Une ligne politique qui sonne comme un retour à la philosophie de Jean-Michel Blanquer. « À l’Éducation nationale, il y a énormément d’attentes […] il faut donner envie aux enseignants d’enseigner […] C’est sa feuille de route qu’il a tracée. C’est un politique expérimenté et un excellent communicant et surtout il a fait le choix de la proximité avec le milieu éducatif » défend le porte-parole du gouvernement qui explique que Gabriel Attal se rendra trois jours par mois dans un rectorat au plus près des Français et des administrations centrales. Avec une pénurie de professeurs et 3000 postes vacants pour la rentrée, comment cette jeune recrue va-t-il résoudre la quadrature du cercle et trouver de nouveaux candidats pour renforcer le système éducatif ? « Le gouvernement a déjà mis en place un dispositif qui incite et intéressé financièrement les enseignant […] et puis il y a cette question des fameux conseils de la refondation qui donne de l’autonomie […] on fait davantage confiance aux acteurs de terrain, on n’enlève un peu des normes, on réduit des contraintes » explique notre invité.
Il a été ministre de la Santé durant la pandémie et a œuvré en faveur de la politique stop Covid pour sortir de la crise sanitaire. Un vaste chantier qui avait conduit Olivier Véran à céder sa place à François Braun, lui-même médecin. Mais son expérience sur le terrain n’aura pas suffit à emporter cette chaise musicale orchestrée par Emmanuel Macron. Remplacé par Aurélien Rousseau, un haut fonctionnaire et ancien directeur de cabinet d'Élisabeth Borne, sa première mission est de désengorger le service des urgences en situation d’asphyxie. À bout de souffle, les hôpitaux ont tiré à mainte reprise la sonnette d’alarme. « On ne peut pas en quelques semaines ou quelques mois transformer globalement l’accès aux soins. Par contre, on y travaille depuis 6 ans sur la suppression du numerus clausus, l’augmentation de la télémédecine, les nouvelles missions pour les soignants paramédicaux » défend Olivier Véran. Et de poursuivre « Aurélien Rousseau connaît parfaitement ces sujets-là. C’est un acteur de terrain puisqu’il a dirigé la plus grosse ARS de France en pleine crise Covid. C’est quelqu’un qui a une vraie pensée sociale, il insiste aussi sur les questions de solidarité. Il aura à cœur de viser la réduction des inégalités de santé » commente notre invité qui détaille sa feuille de route : améliorer le service des urgences, professionnaliser les soignants référents pour les patients en affection longue durée et rendre attractif le métier d'infirmier et d’aide-soignant. À propos du nouveau ministre de la Santé, le gouvernement a déjà dû faire face à une première polémique concernant l’épouse d’Aurélien Rousseau, Marguerite Cazeneuve, l’actuelle directrice de la caisse nationale d’Assurance maladie. Ses fonctions sont-elles compatibles avec celles de son mari, promu ministre ? « Nous avons une autorité pour la transparence de la vie publique qui devra statuer. Marguerite Cazeneuve connaît très bien les sujets santé et solidarité. Il faudra regarder dans cette situation, les décisions qu’il a lieu de prendre » tempère Olivier Véran.
Présenté par : Johanna Ghiglia, Adrien Rohard