Les 4 vérités - Olivier Faure

Télématin

Chroniqueur : Jeff Witenberg Jeff Witenberg reçoit, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste, dans les 4 vérités. Olivier Faure a signé, jeudi 22 juin, un bloc-notes lisible sur son site et sur les réseaux sociaux, dans lequel il charge le pouvoir d’Emmanuel Macron. Particulièrement sévère, il dénonce une « crise démocratique profonde », qu’il compare avec la révolution de 1789. « Il faut se rappeler de notre histoire pour comprendre la nature même de ce que nous avons souhaité : la fin de l’absolutisme, du pouvoir personnel. (…) Nous sommes aujourd’hui dans une dérive illibérale. Le président de la République, qui a méprisé le monde syndical, le Français, le Parlement pendant la réforme des retraites. On a besoin de retrouver les racines de ce que nous sommes », affirme le Premier secrétaire du Parti socialiste, invité des 4 Vérités, vendredi 23 juin, sur France 2. Mercredi 21 juin, en conseil des ministres, le gouvernement a acté la dissolution du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre. Cette décision a été vivement critiquée par une partie de la gauche. « On voit bien que les contre-pouvoirs sont progressivement empêchés, interdits. Il y a matière à réflexion », fustige Olivier Faure. De son côté, le gouvernement dénonce les violences du collectif, notamment lors de la revendication de l’attaque contre une cimenterie du groupe Lafarge. « Je ne cautionne rien du tout. Il n’y avait pas de violence contre les personnes physiques. La violence vient aussi des entreprises qui ne respectent pas. On n’interdit pas un mouvement qui a pour mission d’alerter l’opinion publique sur le fait que certaines grandes entreprises ne respectent pas les engagements qu’elles ont pris », commente le député de Seine-et-Marne. Mercredi 21 juin 2023, en pleine fête de la musique, Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, et plusieurs membres de son équipe municipale ont été agressés et pris à partie par des militants d’extrême gauche et des adhérents des Soulèvements de la Terre. « La violence contre les élus est insupportable, car ils sont l’expression du suffrage universel. Mais attention aussi à ne pas renvoyer à chaque fois ces individus qui individuellement ont pris cette responsabilité et qui doivent être condamnés pour les actes qu’ils ont commis, à un mouvement dans son ensemble », estime Olivier Faure.       Ce jeudi 22 et vendredi 23, Emmanuel Macron réunit une quarantaine de chefs d'État et de gouvernement, les représentants des principales institutions financières, le secrétaire général de l'ONU et des ONG dans le cadre du sommet « pour un nouveau pacte financier mondial ». L’objectif ? Aider les pays en développement à lutter contre la pauvreté et le dérèglement climatique. « Je crains malheureusement que ce soit un sommet pour la photo », assure Olivier Faure. « Le président se donne bonne conscience, cherche à réparer une image ternie à la fois en France et sur le plan mondial. Mais la réalité, c’est que nous sommes encore les mauvais élèves », souligne-t-il, dénonçant la « gesticulation médiatique » du chef de l’État.     Nupes : une candidature commune aux Européennes ?     Les élections européennes auront lieu dans un an. Tous les partis s’y préparent. Que fera la gauche ? Le parti communiste a déjà annoncé partir sous ses propres couleurs, les écologistes devraient également faire cavalier seul. Pour l’heure, le Parti socialiste n’a pas encore donné sa feuille de route. Se joindra-t-il à une candidature commune avec la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon ? « Nous donnerons notre réponse en octobre. Cette liste est difficilement constituable. Si les communistes et les écologistes s’y refusent, cette liste n’existera pas, c’est une évidence », affirme l’élu. « C’est le projet qui doit dicter l’alliance et non pas l’inverse », ajoute-t-il, qui se dit prêt à « bâtir un projet qui soit le plus entraînant possible ».