Les 4 vérités - Élisabeth Borne
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Chroniqueur : Thomas Sotto
Thomas Sotto reçoit Élisabeth Borne, Première ministre dans les 4 vérités.
Près d’un an après son arrivée à Matignon et dans un contexte politique extrêmement tendu, suite à l’adoption de la réforme des retraits par le 49.3, Élisabeth Borne a présenté, mercredi 26 avril, sa feuille de route pour les "cent jours d'apaisement" et d’"actions", voulus par Emmanuel Macron. « Nous avons fait passer une réforme des retraites qui est nécessaire pour assurer la pérennité de notre système par répartition. Je suis consciente de l’effort que ça représente pour beaucoup de Français. Ce n’est pas populaire de demander aux Français de travailler plus longtemps », admet ce jeudi 27 avril la Première ministre, invitée des 4 vérités, sur France 2. Elle se dit « à l’écoute des difficultés que rencontrent les Français » et prête à « apporter des réponses très concrètes aux préoccupations ». Lors de ses derniers déplacements, le président de la République a été accueilli par des manifestations spontanées, symbolisées notamment par des concerts de casseroles. Si Élisabeth Borne comprend « que des Français veuillent exprimer leur désaccord sur la réforme des retraites », elle regrette néanmoins « qu’il n’y ait pas de dialogue ». Une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites est prévue ce 1er mai, à l’appel des organisations syndicales.
Sur l’emploi des seniors, elle souhaite rencontrer les organisations syndicales pour aboutir à un accord. Elle l’assure : son objectif est de renouer le dialogue et les discussions avec les organisations syndicales dès le début du mois de mai. Lors de son discours, Élisabeth Borne a établi des chantiers prioritaires, au 14 juillet « et au-delà » : atteindre le plein-emploi, réindustrialiser la France, planifier et accélérer la transition écologique, bâtir de nouveaux progrès et refonder les services publics et enfin, renforcer l'ordre républicain et encourager l’engagement. « L’objectif est de montrer aux Français qu’on entend leurs préoccupations et qu’on met toute notre énergie pour apporter des réponses. Ce sont des choses très concrètes sur lesquelles j’ai présenté notre programme de travail », affirme-t-elle.
Pouvoir d'achat : chacun doit prendre ses responsabilités
Parmi les principaux sujets de préoccupation : le pouvoir d’achat. Depuis plusieurs mois, l’inflation sévit dans de nombreux secteurs, en particulier les produits alimentaires. Au mois d’avril 2023, elle est estimée autour des 18% et ce, malgré la baisse des prix sur certaines matières premières. « On a demandé aux distributeurs de protéger le pouvoir d’achat des Français en prenant sur leur marge à travers le trimestre anti-inflation. On attend des industriels de répercuter ces baisses des matières premières dans les prix qu’ils proposent à la grande distribution. Il faut que chacun prenne ses responsabilités », affirme la locataire de Matignon. Sur les salaires, alors que le SMIC sera revalorisé à partir du 1er mai, Élisabeth Borne appelle les branches professionnelles à renégocier leur grille salariale dans un délai de 45 jours. « Il faut que les employeurs prennent leur part au sujet de l’inflation ». Une mesure que Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT n’estime pas assez coercitive. Dans un entretien accordé au Parisien, lundi 24 avril, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d’une baisse des charges patronales contre une augmentation des salaires. « On a beaucoup baissé les impôts et les charges sur les entreprises dans le précédent quinquennat, les entreprises doivent donner du pouvoir d’achat aux salariés », estime Élisabeth Borne, confirmant qu’un projet de loi sera présenté pour mettre en place des dispositifs de partage de la valeur dans les petites et grandes entreprises.
Pour les enseignants, Emmanuel Macron a également annoncé l’augmentation des rémunérations dans l’Éducation nationale, de 100 à 230 euros nets par mois. « C’est une prime bien connue des enseignants qui va doubler à partir de septembre », explique l’ancienne ministre du Travail. Pour pallier l’absentéisme des profs, le gouvernement prévoit également une augmentation pour les professeurs désireux de remplacer au pied levé les profs absents. « C’est important de faire preuve de responsabilité et en même temps d’investir dans l’éducation pour rendre le métier plus attractif », affirme Élisabeth Borne, qui vise les 5% de déficit en 2023 et « 2,7% en 2027 ».
Tout au long de l’entretien, la Première ministre n’a éludé aucun sujet. Outre le RSA ou la loi immigration, elle fait également des violences faites aux femmes, une des priorités de son mandat. Depuis début 2023, 37 féminicides ont déjà été comptabilisés, c’est plus que l’année dernière à la même période. « C’est un fléau insupportable que l’on a peut-être tardé à regarder. Depuis le dernier quinquennat, on est très mobilisé. On a formé des policiers et des gendarmes, déployé des bracelets anti-rapprochement, des téléphones grave-danger, mais aussi le doublement des maisons des femmes pour accueillir les femmes victimes de violences, des pôles spécialisés dans les juridictions pour avoir des réponses plus efficaces », explique-t-elle, espérant des « résultats plus convaincants ». « C’est à chaque fois un drame. On mobilise tous les moyens possibles pour accélérer dans ce domaine », martèle-t-elle, confirmant qu'elle a toujours la confiance du chef de l’État.
Présenté par : Thomas Sotto, Julia Vignali