Les 4 vérités - Franck Riester

Télématin

Chroniqueur : Jeff Wittenberg    Jeff Wittenberg reçoit Franck Riester, ministre chargé des relations avec le Parlement, dans les 4 vérités.   À quatre jours du début de l’examen du texte en séance publique à l'Assemblée nationale, jeudi 02 février, la Première ministre, Élisabeth Borne, était l’invitée de l’émission « L’Événement » sur France 2 pour défendre la réforme des retraites. « J'entends les réticences, les inquiétudes, les questions", a-t-elle concédé, au micro de Caroline Roux. Néanmoins, elle juge cette réforme « indispensable » afin de maintenir le système par répartition. Et visiblement, la cheffe du gouvernement n’a pas convaincu l’opposition. Dans la foulée, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a appelé à « amplifier » la mobilisation, déplorant notamment le manque d'empathie d'Élisabeth Borne. « L’empathie, c’est d’être attentif au sort des Français, c’est leur dire la vérité », réagit Franck Riester, vendredi 03 février, sur le plateau des 4 vérités, sur France 2. « Si nous ne réformons pas notre système de retraites, nous ne pourrons pas, dans l’avenir, assurer les retraites de nos compatriotes. Nous ne pouvons pas laisser un système qui va devenir de plus en plus déficitaire. Il faut prendre des décisions, agir. Être empathique, c’est agir pour les Français », précise ensuite le ministre chargé des relations avec le Parlement, qui souhaite avant tout « préserver le système de retraites par répartition, qui est au cœur de notre solidarité intergénérationnelle.   Parmi les principaux points d’achoppement ? L’allongement de la durée de cotisation et le report de l’âge légal du départ à la retraite, à 64 ans. Pour l’opposition, cette réforme est « injuste » et « pénalise les plus précaires ». Il y a quelques jours, l’ancien ministre de la Culture reconnaissait lui-même que les femmes ayant eu des enfants pourraient également être pénalisées par cette mesure. « Je ne vais pas passer du temps à commenter des propos manipulés. Cette réforme corrige les injustices du système pour les femmes, notamment en prenant en compte les congés parentaux, qui ne sont pas pris en compte pour les carrières longues, mais aussi l’amélioration des petites retraites », commente Franck Riester.   L’épreuve du Parlement   Avec cette réforme, le président Emmanuel Macron effectue un virage à 360°. En 2019, il s’était notamment exprimé contre un report de l'âge légal à la retraite. Alors que les Français sont majoritairement contre cette réforme, le gouvernement peut-il reculer ? « Ce qui n’est pas négociable, c’est l’équilibre du système. C’est ce qui sauvera un des fondements de notre modèle social », estime le ministre. De son côté, La France Insoumise propose notamment de taxer les 42 plus grandes fortunes françaises. « C’est de la démagogie sur les plateaux », fustige Franck Riester.   À l’Assemblée nationale, les débats s’ouvrent ce lundi 6 février, et promettent d’être houleux, alors que plus de 20 000 amendements ont été déposés. « C’est la preuve que nos oppositions comme la Nupes ne veulent pas le débat. Ils refusent le débat », affirme Franck Riester. La Première ministre a déclaré qu’elle ne souhaitait pas que cette loi soit votée par un recours au 49.3 et espère attirer une majorité pour voter ce texte. « Nous voulons faire voter cette loi avec une majorité plus large que la majorité présidentielle, nous y travaillons avec les forces politiques. Nous avons deux semaines de travail », confirme Franck Riester.