Les 4 vérités - Raphaël Glucksmann
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Chroniqueur : Jean-Baptiste Marteau
Jean-Baptiste Marteau reçoit Raphaël Glucksmann, député européen Place publique, président de la commission spéciale sur l’ingérence étrangère dans l’ensemble des processus démocratiques de l’Union européenne, dans Les 4 vérités.
Depuis quelques jours, le Parlement européen est secoué par des soupçons de corruption en lien avec le Qatar, notamment dans le cadre de l’attribution de la Coupe du monde, qui s’est clôturée dimanche 18 décembre. L'ancienne vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili est notamment soupçonnée d’avoir reçu plusieurs sacs de billets de la part du Qatar, pour défendre les intérêts de l'État du Golfe. Depuis l’éclatement de ce scandale, l’eurodéputée grecque est actuellement détenue en Belgique et a été démise de toutes ses fonctions au sein de l'instance européenne. Auditionnée par les enquêteurs belges, mardi 20 décembre, Eva Kaili aurait, selon les informations de La Repubblica et du Soir, partiellement admis avoir eu connaissance de transactions occultes auprès des enquêteurs, alors que son avocat clamait jusqu'alors le contraire. « Le mode opératoire est extrêmement surprenant. (…) Néanmoins, ce n’est pas le premier cas en Europe. On sait comment a été attribuée cette Coupe du monde. On sait même le rôle du sommet de l’Etat français. Cela ne devrait pas être une surprise de découvrir que le Qatar essaie de pénétrer nos institutions pour pousser ses intérêts », réagit Raphaël Glucksmann, député européen (Place publique), invité des 4 Vérités, mercredi 21 décembre, sur France 2.
L’enquête s’élargit à présent au Maroc. « Nous avons un immense problème. Nos institutions ont été bien trop ouvertes aux intérêts de régimes étrangers richissimes et corrupteurs, estime le président de l’ingérence étrangère au parlement européen. Il vise notamment des anciens élus, « au service de ces régimes étrangers » qui sont, selon lui, devenus des « convois de transmission pour l’argent venant de Doha, Moscou et Pékin », et en particulier, Pier Antonio Panzeri, architecte supposé de ces opérations de corruption. « Il faut faire le ménage dans nos institutions », martèle-t-il. « Doha, Moscou, Pékin, assurent la retraite dorée de nos dirigeants. Et ça, c’est un problème vertigineux. (…) Ils permettent une pénétration des intérêts étrangers au sein des institutions et démocraties européennes », explique-t-il, appelant à la régulation. « On est vu comme des sociétés ouvertes aux intérêts étrangers, capables d’être achetées. Nous devons envoyer un message très ferme. La démocratie n’est pas à vendre et nous devons protéger la souveraineté de nos concitoyens », affirme-t-il.
Qatar, le "soft power" à coup de milliards
Dans ce contexte, et alors que nombreux politiques appelaient au boycott de la compétition, la visite d’Emmanuel Macron, lors de la demi-finale et de la finale de la Coupe du monde a été très critiquée. Sur le sujet, le président français a assumé et reconnu la « bonne organisation » de cet événement sportif majeur par les autorités qatariennes. « Sur le terrain, c’était parfait. Mais tout cela a projeté une image du règne de l’argent, du règne du fric. On prend en otage les amoureux de sport en permettant à des régimes autocratiques et corrompus de faire leur pub à travers les événements sportifs », dénonce Raphaël Glucksmann.
Présenté par : Thomas Sotto, Julia Vignali