Les 4 vérités - Michel-Édouard Leclerc
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Chroniqueur : Thomas Sotto
Thomas Sotto reçoit Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres Leclerc, dans Les 4 vérités.
Lundi 29 août 2022 devant le MEDEF, la Première ministre Elisabeth Borne a demandé aux entreprises d’établir, dès le mois de septembre, un plan de sobriété. Qu’à prévu les centres Leclerc ? « Ça passe du calcul de l’optimisation des temps d’éclairage […] tout ça doit être mieux étalé » explique Michel Édouard Leclerc qui espère faire baisser la facture d’électricité de 10% comme le demande Elisabeth Born. « Ce qui est intéressant, c’est que, vu l’augmentation des prix de l’électricité, tout le monde est d’accord pour aller chercher des économies d’énergie » poursuit notre invité avant de rappeler qu’il n’y a pas de bouclier énergétique pour l’enseigne, faisant doubler la facture des centres Leclerc. Cette injonction émise par les pouvoir publics au moment même où le gouvernement appelle à la responsabilité de chacun et à la solidarité a été particulièrement bien reçue par le chef d’entreprise : « On a une démarche géopolitique avec une menace de coupure de gaz sur l’Europe, probablement des accords entre pays européens pour que les consommateurs européens ne soient pas trop lestés. Et les entreprises, avant qu’on aille demander des plans de rationnement aux particuliers, doivent être exemplaires » affirme Michel Édouard Leclerc. Pourtant depuis plusieurs années, de nombreuses entreprises piétinent une loi datant de 2013 qui impose à la grande distribution d’éteindre les enseignes lumineuses au plus tard à une heure du matin. Une obligation loin d’être respectée et qui fait fréquemment l’objet d’opérations clandestines des militants écologistes. Une transgression à la foi que s’autorisent les centres Leclerc : « C’est un ensemble de mesures. Il faut que ça produise de l’économie […] pour éteindre, il faudrait éteindre toute une galerie marchande » explique le président du comité stratégique qui souhaite envoyer « un message fort » sur un plan politique et social. Et de poursuivre : « Ce n’est pas bien de tenir un discours trop dirigiste et de donner des leçons aux consommateurs qui ne sont pas dans l’abondance ».
L’inflation vue du caddie
Alors que l’inflation impacte tous les secteurs, les caddies de course font eux aussi l’objet d’une hausse des prix galopante. « Aujourd’hui la consommation a tenu son rang mais on sent à l’intérieur des signes de faiblesse. Le public n’achète plus autant des grandes marques mais plutôt des marques de distributeurs qui sont 20 à 25% moins chères » constate Michel Édouard Leclerc alors que les premiers prix avaient presque disparu des habitudes de consommation. Une tendance qui révèle une angoisse de plus en plus importante liée au pouvoir d’achat. Au début de l’été, le chef d’entreprise avait alerté le public et interpellé le gouvernement sur une forte hausse des prix à venir concernant certains produits, ce que le Sénat avait nié en bloc. Un pronostic qui pourtant s’est confirmé ces dernières semaines et qui soulève l’indignation de notre invité : « Je trouve qu’il y a matière à dire que les grandes entreprises doivent contribuer plus à la lutte contre l’inflation. Ça me perturbe de voir que les pouvoirs publics en général et la société française prennent l’inflation avec une certaine résignation » fustige-t-il.
Alors que les clients veulent payer moins cher, les producteurs et exploitants agricoles en payent le prix fort. Il y a quelques jours, des producteurs de lait ont manifesté devant le Leclerc de Bayonne après avoir repéré des bouteilles de lait vendues 79 centimes le litre. Un tarif en dessous du seuil de rentabilité qui met leur activité en péril. « Le prix que Leclerc a choisi de vendre, c’est décorrélé du prix d’achat à l’agriculteur. Ça veut dire qu'on ne fait pas de marge » se défend l’homme d’affaires qui invite le ministre à être « cohérent » en imposant un prix unique à l’ensemble des distributeurs.
Tandis que le gauche appelle depuis plusieurs mois à taxer les grands groupes qui font des superprofits, Elisabeth Borne semble moins fermée à l’idée. Une proposition qui ne fait pas l'unanimité, notamment chez les distributeurs. « Il faut obliger les services achat des industriels, de l’État et des grands distributeurs en les accompagnant pour essayer d’acheter moins cher. L’inflation est inéluctable mais nous ne sommes pas obligés de nous taper 2% d’inflation de plus » argue Michel Édouard Leclerc. Et de conclure : « Il faut négocier les factures et obtenir la transparence des fournisseurs ».
Présenté par : Thomas Sotto, Julia Vignali