Les 4 Vérités - Boris Vallaud
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Ce matin, Caroline Roux reçoit Boris Vallaud, président du groupe socialiste et apparentés à l'Assemblée nationale
À l’annonce de la composition du gouvernement Borne, il y a quelques mois, un ministre n’a pas manqué de susciter les réactions. Accusé d’agressions sexuelles, Damien Abad est sous le feu des critiques et sa place au gouvernement, largement remise en cause. Hier, le parquet a ouvert une enquête pour tentative de viol contre le ministre des Solidarités. Si jusqu’ici Emmanuel Macron invoquait la présomption d’innocence tandis que l’opposition appelait à l’exclusion du ministre incriminé, l’ouverture d’une enquête va-t-elle précipiter le départ de Damien Abad ? « Il est important que la justice puisse faire son travail dans de bonnes conditions. C’est au gouvernement de prendre ses responsabilités » déclare Boris Vallaud ce jeudi 30 juin 2022.
Au cœur des préoccupations des Français, le gouvernement a exposé hier sa première mesure phare sur la question centrale du pouvoir d’achat. Pour soutenir les Français face à la hausse massive des prix, l’État a décidé de mettre en place un chèque alimentaire de 100 euros par foyer et 50 euros par enfant qui sera reversé directement sur le compte des familles et des foyers concernés. Le PS est-il favorable à cette première mesure en faveur du pouvoir d’achat ? « Tant mieux pour les familles qui vont en bénéficier mais ce n’est pas suffisant » affirme le président du groupe socialiste qui préférerait « une augmentation des salaires, du SMIC à 1500 euros plutôt que des chèques envoyés une fois, qui ne sont pas suffisants et qui ne répondent pas aux difficultés structurelles ». Comment réformer et améliorer le quotidien des Français sur les cinq prochaines années, dans une Assemblée fracturée ? Pour le PS, il faut impérativement revoir les écarts de rémunération et augmenter le SMIC : « cela permet à tout le monde de mieux vivre et de mieux consommer ». Si notre invité ne s’oppose pas à la stratégie mise en place par le gouvernement, il souhaite néanmoins l’améliorer en bloquant « un certain nombre de prix sur l’essence, sur certains produits de première nécessité ».
Assemblée nationale : vers une politique du compromis ?
Avec une Assemblée nationale fracturée et morcelée en plusieurs entités politiques, cette cohabitation inédite va-t-elle mener à une politique du compromis, nécessaire pour réformer le pays ? Emmanuel Macron a interrogé la semaine dernière les chefs de partis afin de savoir jusqu’où ces derniers étaient prêts à aller. A ce stade, personne n’a encore fermé la porte des négociations, bien que certaines mesures commencent déjà à faire débat à l’instar du chèque alimentaire. Comment parvenir à réconcilier ces forces politiques ? « Il faut aller plus loin que ce qui est proposé par le gouvernement. Nous avons été élus sur ces questions sociales », martèle le député qui n’exclut pas un risque de blocage.
Le Parti Socialiste qui avait conclu une alliance avec la NUPES, semble aujourd’hui prendre ses distances pour garder une certaine autonomie. Certaines mesures fragilisent la cohésion de la nouvelle union des gauches à commencer par la question épineuse de la retraite à 60 ans : « on est tous d’accord pour dire que la retraite à 65 ans est la pire des injustices pour ceux qui ont commencé tôt et ceux qui ont eu des carrières difficiles ». Pour faire avancer le débat public, Boris Vallaud défend une « opposition qui fera son travail de parlementaire ».
Présenté par : Thomas Sotto, Julia Vignali