Les 4 vérités - Ian Brossat
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Chroniqueuse : Valérie Astruc Valérie Astruc reçoit Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel et maire adjoint à Paris, dans Les 4 vérités.
Le 1er mai, la fête du Travail s’organise avec les défilés annuels des syndicats qui ont comme principale revendication, le pouvoir d’achat. Une semaine après sa réélection, Emmanuel Macron s’est engagé à augmenter le SMIC, le point d’indice pour les fonctionnaires accompagné d’une nouvelle mesure pour faire face à la flambée des prix de l’énergie. Pour Ian Brossat, cela reste « insuffisant ». Le porte-parole du Parti communiste français dénonce à fortiori un problème de salaires qui se heurtent à l’inflation évaluée aujourd’hui à 5%. « Les Français n'arrivent pas à vivre dignement de leur travail » fustige notre invité au micro de Valérie Astruc avant d’appeler le gouvernement à aller « au-delà de ce qui est prévu pour le SMIC ». « Ce que nous réclamons avec Fabien Roussel, c’est un SMIC à 1500€ net soit 1900€ brut ce qui donnera de l’air au pouvoir d’achat et aux Français qui n’arrivent pas à boucler leur fin de mois […] nous sommes devenus un pays de bas salaire » explique le militant qui souhaite rediscuter du partage des richesses à commencer par la réformation des aides aux entreprises conditionnées à l’augmentation des salaires. Parmi les propositions mises sur la table par Emmanuel Macron, l’automatisation du versement de l’intéressement de participation quand les entreprises versent des profits. « C’est une manière de ne pas aborder la question des salaires » lance notre invité. Tout au long de sa campagne, le chef de file LREM n’aura de cesse de jouer la carte du plein emploi pour résoudre la crise du pouvoir d’achat. Pourtant, la baisse du chômage n’a pas réglé la question, ce à quoi le PCF souhaite remédier en redistribuant les richesses.
Plan retraite : le bras de fer entre Emmanuel Macron et la gauche communiste
Parmi les mesures polémiques abordées au cours de la campagne du président sortant, le report de l’âge de départ à la retraite aurait pu coûter la réélection du candidat LREM. En effet, le sujet épineux des retraites n’a pas manqué d’indigner la gauche dont le PCF représenté par Fabien Roussel. Depuis, Emmanuel Macron a redessiné les contours de sa réforme. « Je n’y crois pas […] son ministre de l’Économie n’a pas exclut le recours au 49-3, tout cela traduit qu’il y a beaucoup d’hypocrisie en matière de méthode à l’approche des élections législatives » argue Ian Brossat qui s’oppose fermement à la réforme des retraites à 65 ans. Si le porte-parole du Parti communiste français promeut le rétablissement des départs à la retraite à 60 ans, la CFDT s’interroge sur la faisabilité du projet porté par Fabien Roussel et d’autres candidats.
Élections législatives : une coalition de la gauche derrière Jean-Luc Mélenchon ?
Alors que le PCF a entamé des négociations avec la France Insoumise dont le chef de file a obtenu 21,7% des suffrages à la présidentielle, peut-on espérer une photo de famille en marge du 1er mai ? « Avec Fabien Roussel, nous sommes déterminés à ce qu’il y ait un accord de l’ensemble des forces de gauche pour ces élections législatives » défend Ian Brossat qui souhaite rafistoler la gauche pourtant morcelée durant les campagnes présidentielles. Pour ou contre l’affiche Jean-Luc Mélenchon à Matignon ? « Oui, il est arrivé en tête de la gauche à l’élection présidentielle donc la logique c’est qu’il soit Premier ministre » concède notre invité qui ne perd pas pour autant ses convictions communistes en tant qu’élu PCF. Parmi les lignes rouges à ne pas franchir, la question du nucléaire divise les partis à gauche. « Nous sommes favorables au nucléaire dans le cadre d’un mix énergétique et cela ne doit pas nous empêcher de nous rassembler » explique Ian Brossat qui refuse de renoncer à son identité au prix de l’unité.
Présenté par : Damien Thévenot, Maya Lauqué