Les 4 vérités - Pr Gilbert Deray

Télématin

Chroniqueuse : Caroline Roux    Ce lundi 12 juillet, Caroline Roux reçoit dans les 4 vérités le professeur Gilbert Deray, chef de service de néphrologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il intervient notamment au sujet de l'inquiétude autour du variant Delta et du scénario catastrophe qui pourrait se réaliser sans nouvelles mesures sanitaires. Delta : Le mauvais scénario La pandémie de Covid-19 est loin d'être terminée. Depuis près de deux semaines, l'épidémie repart à la hausse avec notamment une augmentation des cas de contaminations, due en grande partie au variant Delta.Alors que le président de la République Emmanuel Macron s'apprête à aborder le sujet dans une allocution prévue ce 12 juillet à 20 heures, l'heure est à l'inquiétude. Un scénario catastrophe est-il inévitable ? Selon le professeur Gilbert Deray, il faudrait agir vite pour éviter le pire : « J'espère que l'on pourra éviter le scénario catastrophe. Par contre, ce que l'on n'évitera pas, c'est une quatrième vague Covid. Elle est déjà là ».Il ajoute également que les hôpitaux seront bientôt saturés si rien n'était fait : « La couverture vaccinale, bien qu'insuffisante, bloque une partie de l'hospitalisation. Mais au rythme actuel, si rien n'était fait, oui les hôpitaux seront de nouveau remplis à un niveau que pour l'instant personne ne peut prédire ».Afin de changer la donne, le chef de service de néphrologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière préconise la vaccination obligatoire pour tous à partir de 12 ans, tout comme le fait l'Académie nationale de médecine ou encore le président du MoDem François Bayrou. Vaccination : L'obligation En effet, Gilbert Deray considère que « tout ce qui retarde cette vaccination, qui deviendra obligatoire sous une forme ou une autre, nous met dans la crise ».D'ailleurs, il considère que la vaccination obligatoire uniquement pour les soignants, qui est actuellement en cours de réflexion, ne serait pas suffisante : « Les soignants ne participent pas à l'épidémie. C'est un groupe trop petit et puis sa vaccination est une évidence ».Le professeur n'est pas non plus favorable à un durcissement du Pass sanitaire, qu'il appelle « Passeport insupportable », car il considère qu'il s'agit d'une « obligation vaccinale déguisée ». Pour lui, une telle mesure serait « mieux que rien », mais ne serait pas la meilleure solution : « J'aurais préféré qu'on ait droit au but ». Enfin,  Gilbert Deray craint surtout un « effondrement psychologique du pays » ainsi qu'une fracture entre vaccinés et non-vaccinés qui selon lui « est déjà là ».