Les 4 vérités - Mgr Matthieu Rougé
Télématin- 8 min 55 s
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Chroniqueur : Jeff Wittenberg
Ce matin, Jeff Wittenberg reçoit Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre. Invité sur le plateau des 4 vérités, il livre son éclairage sur l’actualité de notre pays.
Pâques : les chrétiens soulagés
Pas d’églises sans public et de célébrations à suivre derrière un écran cette année. Dimanche, la communauté catholique a pu vivre Pâques en présentiel, presque normalement.
« L’année dernière, c’était vraiment terrible d’être séparés pour cette fête essentielle pour les chrétiens, déplore l’évêque de Nanterre. Cette année, c’est une joie immense de pouvoir célébrer Pâques réunis. Nous avons accueilli le mieux possible les fidèles en multipliant les messes. Je salue la générosité des prêtres, des équipes paroissiales pour respecter les jauges prescrites, le gel, le masque, la distanciation […] Mais, ça a été magnifique de pouvoir rassembler les fidèles ».
La crise sanitaire qui touche de plein fouet le pays s’accompagne-t-elle d’une crise de la foi ? « C’est difficile de tirer un bilan d’une crise qui est encore en train de se déployer, estime avec prudence le ministre sacerdotal. Je pense que cette crise pose beaucoup de questions profondes à chacun d’entre nous, croyants ou pas. Le rapport à la vie. Le rapport à la mort. Le rapport aux personnes fragiles, aux personnes isolées […] Ce qui nous semble le plus important, comme chrétien, c’est de vivre notre foi, d’accompagner toutes les personnes fragiles, de permettre à tous ceux qui s’interrogent de pouvoir être accompagnés malgré la distanciation qui n’est quand même pas très simple à gérer au jour le jour. Et puis, d’avancer dans l’espérance ».
Crise sanitaire : quel impact sur notre santé mentale ?
Stress, pensées négatives et suicidaires, consommation de produits psychoactifs, peur de l’avenir, la crise sanitaire a de lourdes répercussions sur la santé mentale des Français. « On voit que le premier confinement a été très dur, observe l’aumônier. Il a été onéreux sur le plan psychologique. ll y a eu le drame de ne pas pouvoir accompagner les personnes en deuil, les mourants [….] Aujourd’hui, on voit qu’il y a non seulement le virus qui continue de faire du mal, mais il y a aussi le virus du découragement, de la peur, une fragilité psychologique notamment chez les jeunes. Comme chrétiens, nous sommes très engagés d’une part pour être le témoin de l’espérance mais d’autre part pour accompagner les personnes fragiles, pour les aider à avancer dans la paix ».
La loi sur le séparatisme
Après la proposition de loi « sécurité globale », les sénateurs se sont emparés d’un autre texte emblématique de la majorité présidentielle. L’examen du projet de loi confortant les principes de la République a débuté mardi 30 mars au Sénat, pour deux semaines.
Le projet de loi vise à lutter contre le séparatisme et les atteintes à la citoyenneté. Il entend apporter des réponses au repli communautaire et au développement de l'islamisme radical, en renforçant le respect des principes républicains et en modifiant les lois sur les cultes. Un point de vue que partage l’évêque Matthieu Rougé, pour qui « il est important que les associations ou pas respectent les lois de la République ».
« Je pense que le gouvernement et les parlementaires sont dans leur rôle quand ils cherchent à répondre aux violences radicalisées qui peuvent menacer notre société. Dans ce texte, il y’a beaucoup de mesures ajustées, bienvenues dont on peut espérer qu’elles seront efficaces. Mais, ce que nous disons, c’est qu’il faut faire très attention à ne pas porter le soupçon sur l’appartenance religieuse comme telle. C’est une première chose. D’autre part, il y a des dispositions dans ce projet de loi qui nous semblent poser question en matière de liberté, d’expression, d’association et d’éducation ».
Présenté par : Laurent Bignolas