Les 4 vérités - Pr Vincent Maréchal
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Chroniqueuse : Jeff Wittenberg
Alors que tous les voyants sont en rouge dans de plus en plus de régions de France, le professeur Vincent Maréchall, virologue, répond aux questions de Jeff Wittenberg dans les 4 vérités, et évoque l’arrivée de recombinants.
Covid-19 : « On a des signaux d’aggravation depuis déjà plusieurs semaines »
Que se soit le nombre de contaminations quotidiennes que sur le remplissage des services de réanimation des hôpitaux, tous les voyants sont au rouge dans les régions frappées par cette nouvelle vague de l’épidémie, en particulier en Île-de-France. Selon Vincent Maréchal, virologue, « on est dans une situation où l’épidémie évolue à très grande vitesse, notamment parce que le variant dit britannique très contagieux, circule à très haut niveau. On a des signaux d’aggravation depuis déjà plusieurs semaines. Le problème, c’est que c’est une voiture qui va à très grande vitesse. Pour freiner, il faut freiner fort et là, on freine, peut-être, un peu trop doucement ».
« On compte sur deux paris : celui de la vaccination, mais on sait que malheureusement, les premiers effets ne se verront que dans un mois ou deux. (…) L’autre pari est celui de la responsabilisation individuelle et là, on sent bien, notamment dans les déclarations de la semaine passée, qu’on a un dialogue difficile entre infantilisation et responsabilisation. Le message n’a pas été bien entendu », déclare le professeur en virologie à La Sorbonne Paris.
À l’annonce du confinement en Île-de-France, des centaines des Franciliens ont quitté la capitale pour aller en province. 400 kilomètres de bouchons ont été enregistrés. Pour le cofondateur du réseau « Obépine », « le risque est de déplacer le virus des zones où il a beaucoup circulé vers des zones où il circule beaucoup moins. C’est un risque majeur en virologie ». Il poursuit en affirmant « qu’il y a un problème d’acceptabilité. (…) On sait que le virus circule aussi parce qu’il est plus contagieux, parce que les gens respectent moins les gestes barrières. (…) On voit aussi que la question du virus dans les écoles va devoir être rediscutée très prochainement ».
Covid-19 : après les variants, les recombinants
Le variant anglais est celui qui préoccupe le plus les scientifiques et médecins depuis son arrivée car, il est beaucoup plus contagieux et donc dangereux. Les personnes jeunes qui étaient peu impactées par le premier coronavirus ne le sont plus aujourd’hui. « Des amis réanimateurs me disent qu’ils voient arriver des formes graves, atypiques qui sont en cours d’investigation, chez des gens qui peuvent avoir 25 ou 30 ans », témoigne Vincent Maréchal. « Ce phénomène est en progression. (…) La maladie à l’air de changer d’allure. Ces formes graves chez les jeunes n’étaient pas les formes que l’on voyait avec une fréquence élevée il y a quelques mois », déclare le virologue.
Parallèlement aux variants, il y a en coulisses, ce que les virologues appellent les recombinants. Le cofondateur du réseau « Obépine » qui analyse les eaux usées, explique de quoi il s’agit. « C’est un monstre viral au sein chimérique. On a dans ce qu’on appelle la recombinaison, un nouveau type de variant. Il provient du rassemblement de l’information génétique de deux virus distincts. Ils vont se retrouver, par accident, à infecter les mêmes cellules. Ils vont mettre en commun une partie de leur matériel génétique, et cela va donner une sorte de Frankenstein. C’est inquiétant parce qu’on prend de l’information de deux virus. Les variants, que l’on connaissait, avançaient doucement. Là, c’est un rassemblement de morceaux de génomes et on peut avoir des virus qui vont récupérer les propriétés biologiques de deux virus parentaux très différents. Donc, ils vont faire des bons évolutifs qui peuvent les aider à évoluer plus vite ».
Le professeur en virologie à La Sorbonne de Paris rappelle qu'il y a deux solutions afin d’éviter cela. La première est « d’éviter que deux virus circulent en même temps », et la deuxième « est de se protéger ». « Des gens qui ont été infectés deux fois, ce sont des personnes qui ont eu des problèmes de respect des gestes barrières à deux reprises ». Il ajoute qu’il « faut regarder la structure génétique de ces virus pour anticiper les variants et voir s’il y a des impacts biologiques éventuels ».
Présenté par : Laurent Bignolas