Les 4 vérités - Pr Djillali Annane
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Chaque jour, près de 30 000 nouveaux cas de Covid-19 sont détectés en France. Les Français s’interrogent aujourd’hui sur les mesures de restrictions prises ce vendredi par le Premier ministre.
Le professeur Djillali Annane, chef de service de réanimation à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches (Hauts de Seine) est l’invité des 4 vérités.
Covid : la tension dans les « réas »
Moins d’une semaine après la mise en place, dans 16 départements, de nouvelles mesures de restriction, celles-ci pourraient déjà ne pas suffire. En Île-de-France, les services de réanimation sont saturés. Le dernier bilan de Santé publique France, sur les dernières 24 heures, compte par exemple plus du double de nouvelles contaminations par rapport au bilan d'il y a une semaine au même moment. Le seuil des 4 500 malades du coronavirus en services de réanimation a même été franchi.
« La situation reste malheureusement très tendue, le service est complet, il est essentiellement rempli de patients atteints de la forme grave de la Covid-19 et les sollicitations quotidiennes pour admettre de nouveaux patients sont de plus en plus nombreuses ». La peur d’une augmentation des cas ne date pas d’hier. Le gouvernement était déjà inquiet après les fêtes de fin d’année 2020, sur une probable augmentation des cas.
« Depuis fin décembre, c’est tendu, et depuis quinze jours, il y a une véritable ‘acutisation’, une aggravation de la situation, de cette tension du fait d’un nombre important de la forme grave du coronavirus, de la présence toujours importante de patients atteints d’autres maladies et d’une fatigue accrue des médecins », et d’ajouter : « Il faut être optimiste, on va tenir, aussi difficile que cela soit, mais ce qui compte c’est comment on s’en sortira. Il faut qu’on ait le moins de séquelles possibles ».
Djillali Annane craint que les nouvelles mesures de restrictions « ne soient pas suffisantes pour pouvoir rapidement faire baisser la tension. Ces mesures finiront par être suffisantes, mais c’est une question de temps. Beaucoup de gens ont du mal à comprendre les consignes ce qui entraîne une difficulté à les suivre. ».
« C’est une lourde responsabilité, nous sommes le dernier rempart, le dernier lien avec la vie. Nous souhaitons sauver le plus de vies possible, redonner des vies de qualités au plus grand nombre. »
Confinement : le choix du… freinage
Nos voisins outre-Rhin ont décidé d’appliquer de nouvelles restrictions :
« L’Allemagne a décidé de rentrer dans une stratégie ‘zéro Covid’ même si elle va mettre du temps pour y arriver. La chancelière ne veut pas laisser le feu repartir, c’est la seule stratégie qui permet d’attendre que l’on ait atteint la protection vaccinale collective. En France, on a choisi d’essayer de vivre avec le virus et on en paie le prix ».
Caroline Roux demande au professeur si collectivement, les Français acceptent la mort de plus de 300 personnes par jour.
« Lorsque les familles souffrent d’avoir perdu un proche, elles perçoivent une certaine forme d’injustice, d’une mort illégitime et je pense que cette révolte va grandir. Les familles ne comprennent pas qu’un an après, cette maladie continue de tuer, encore plus que lors de la première vague. Les familles sont en colère, que le virus gagne du terrain sur nous alors que dans d’autres pays, ils ont réussi à renverser la vapeur », déclare le professeur Annane.
Il y a un an, à 20h, les Français sortaient tous pour applaudir les soignants, aujourd’hui plus personne ne le fait, on reproche même au corps médical, de ne pas vouloir se faire vacciner. Pour les soignants, « ce qui pèse, c’est la fatigue et deuxièmement, le sentiment de ne pas voir le bout du tunnel ».
Il conclut en disant que « l’immunité collective au 14 juillet est un objectif atteignable. »
Présenté par : Laurent Bignolas