Les 4 vérités - Thierry Breton

Télématin

Chroniqueuse : Caroline Roux   Ce matin, Caroline Roux reçoit Thierry Breton, commissaire européen à l'Industrie, chargé d'accélérer la production de doses de vaccin en Europe. Depuis Bruxelles, il apporte son éclairage sur la stratégie de vaccination mis en œuvre par le vieux continent.       Thierry Breton a une réunion lundi 8 mars avec son homologue américain, le coordinateur de l’équipe en charge de la lutte contre le Covid-19 aux États-Unis. « On a décidé de travailler ensemble parce que ce sont les deux seuls continents qui vont nous permettre de sortir de cette situation. On a la plus grande infrastructure en matière de production vaccinale. Le problème, c’est de permettre à nos usines, tant en Europe qu’aux États-Unis de monter en capacité. La bonne nouvelle, c’est qu’on en est en train d’y arriver.  La production monte ! C’est compliqué, mais nous allons en discuter tous les deux afin de savoir comment harmoniser les relations qui existent", explique le commissaire européen à l'Industrie.     Vaccination : le gouvernement pourra-t-il atteindre son objectif ?     Après avoir connu dans sa gestion de la pandémie de coronavirus des cafouillages sur les masques et les tests, la réussite de la campagne vaccinale est cruciale pour l'exécutif. Cette campagne, qui est non obligatoire, soumise à un consentement et gratuite pour tous, s'étend très progressivement à toute la population.   Après un démarrage laborieux fin décembre, le processus a été accéléré et simplifié. D'autant qu'une course contre la montre est désormais engagée pour contrer les nouveaux variants du coronavirus, plus contagieux. Mais comme les autres pays européens, la France a dû faire face à une baisse des livraisons espérées de vaccins. Alors que les livraisons de vaccins doivent considérablement augmenter en mars et avril, ce qui va permettre d'élargir la cible à protéger et de faire appel à de nouveaux vaccinateurs (pharmaciens, infirmiers…), Jean Castex a annoncé le 4 mars « un coup d'accélérateur ». Au 15 avril, 10 millions de Français sont censés avoir reçu la première dose de vaccination. Un objectif tenable ?   « Je suis confiant parce qu’encore une fois, l’augmentation des capacités est là […] Nous doublons tous les mois la capacité de production en Europe : 14 millions en janvier, 28 millions en février, 55 millions actuellement et plus de 90 fin mars », assure Thierry Breton par visioconférence.     Le basculement vers une économie de guerre     Nous sommes entrés dans ce qu'on peut comparer à une « économie de guerre », guerre contre l'épidémie de coronavirus. Des entreprises dont ce n’est pas le métier réorientent ainsi leur production vers la fabrication de masques, de gels hydroalcooliques ou encore de respirateurs. Thierry Breton abonde dans ce sens. « Oui ! On n'est pas très loin d’être dans une sorte d’économie de guerre. La logistique et la fabrication nécessitent de penser et d’agir autrement ». Et le commissaire européen de préciser : « Nous faisons en sorte que ceux qui ont des problèmes puissent trouver du soutien auprès de ceux pour qui ça va mieux. Et puis, vous savez, dans l’industrie, d’ordinaire pour changer une ligne de production, il faut trois ans. Là, on le fait en cinq mois. C’est inédit ! Mais, je suis confiant sur le fait que l’on puisse rattraper notre retard. D’ailleurs, j’ai une bonne nouvelle à annoncer à vos téléspectateurs. Un nouveau vaccin va être accepté très certainement cette semaine, celui de Johnson & Johnson, portant à quatre le nombre de vaccins que l’on peut distribuer sans risque à nos concitoyens ».     Faut-il se tourner le vaccin russe ?   Face au manque de vaccin, l’Europe doit-elle accepter le vaccin Spoutnik V ? Thierry Breton se montre catégorique. « Les États-membres ont le droit de faire ce qu’ils veulent. […] Mais, le salut viendra des États-Unis et de l’Europe, de nulle part ailleurs ».