Les 4 vérités - Mathias Wargon
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Mathias Wargon est connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche et être l’époux de la ministre déléguée chargée du Logement, Emmanuelle Wargon. Cependant, il est avant tout médecin et chef des urgences SMUR de l'hôpital Delafontaine de Saint-Denis. Il répond aux questions de Caroline Roux, dans les 4 vérités.
Covid-19 : une stratégie et des hôpitaux sur le fil
Avec près de 20 000 nouveaux cas sur la seule journée d’hier, l’épidémie de coronavirus ne désemplit toujours pas en France et les politiques se divisent. Alors que certains demandent un confinement le plus rapidement possible, d’autres écrivent une tribune pour pousser la réouverture des restaurants. « C’est très très tendu dans les urgences de Saint-Denis. Ça craque et c'est compliqué. On est obligé de faire des transferts, de jouer au Tetris dans l’hôpital pour trouver des places », explique Mathias Wargon, chef des urgences SMUR de l'hôpital Delafontaine de Saint-Denis. Aujourd’hui près d’un nouveau cas sur deux serait dû au variant britannique. Cela ne peut pas se voir directement aux urgences car « on détecte seulement si les patients sont Covid ou non », explique le médecin avant d’ajouter « qu’ils les ont vu arriver dans l’hôpital ». « Les patients atteints des variants ne sont pas soignés différemment, mais on commence à se poser la question d’isoler certains variants, notamment le sud-africain. Le problème, c’est qu’on le sait que quelques jours après ».
Les courbes de l’Institut Pasteur de Lille prévoient près de 50 000 nouvelles contaminations par jour. D’après ces modélisations-là, la vaccination ne serait pas suffisante pour éviter un pic supérieur à celui de la première vague. La stratégie mise en place par le gouvernement semble de plus en plus risquée. « C’est compliqué. Les vacances font baisser à chaque fois le nombre de contaminations. (…) Essayer de gagner du temps, c’est une stratégie politique, pas médicale. On est dans un pays où il faut faire marcher la société. Du côté médical, on sait que c’est le confinement qui marche », déclare l’époux d’Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement.
Stratégie sanitaire : « Il faut un minimum de responsabilité »
Une quarantaine de députés appellent les ministres à rouvrir les restaurants. Ils en font la demande via une tribune publiée dans Le Journal du dimanche du 28 février dernier. « À un moment, il y en a marre. Depuis le début de l’épidémie, on a affaire à des politiques de tous bords qui font de la démagogie en permanence. Ils s’appuient sur des études idiotes. (…) Ce n’est pas une façon d’être responsable », déclare, excédé, Mathias Wargon. « Il faut un minimum de responsabilité, ou alors, on dit ‘Ok, on assume. On va déborder les hôpitaux, on va avoir des morts, on va avoir des gens malades qui auront des séquelles, mais ouvrons les restaurants.’ On ne peut pas faire ce genre de choses depuis le début. Ça fait un an que ça dure. C’est de la médiocrité, de la démagogie et on prend un peu les Français pour des cons » ajoute le chef des urgences SMUR de l'hôpital Delafontaine.
La demande qu’a faite Anne Hidalgo, maire de Paris, de reconfiner la capitale de manière stricte pendant trois semaines avec l’idée de rouvrir tous les établissements après, « on ne sait pas si ça marche » atteste le médecin. « Un confinement, ça marche jusqu’au moment où il n’y a plus, ou très peu de contagions. La ville d’Auckland en Nouvelle-Zélande souhaite zéro cas de Covid-19. Pour se faire, elle s’est reconfinée alors qu’un seul cas a été détecté. Le mari d’Emmanuelle Wargon doute de l’applicabilité de cette mesure en France. « Il s’agit d’un confinement dur, avec un tracing. C’est-à-dire une application obligatoire, du tracing sur les déplacements via les cartes bleues. Je ne sais pas si les Français sont prêts. En tout cas, l’appli, au début, elle ne marchait pas du tout ».
Présenté par : Laurent Bignolas