Les 4 vérités - Patrick Pelloux

Télématin

Chroniqueuse : Caroline Roux      La situation sanitaire en France est toujours préoccupante. Le nombre de patients en réanimation - l'un des principaux paramètres observés par les pouvoirs publics - est repassé au-dessus du seuil des 3.000. Une première depuis le 9 décembre, rapportent les autorités sanitaires françaises. Patrick Pelloux, médecin urgentiste APHP Samu de Paris est l’invité des 4 vérités.     Hôpital : la lassitude   Depuis près d’un an, le personnel soignant est confronté à la Covid-19, maladie apparue en Chine dans la ville de Wuhan avant de se propager dans le monde. Pour les médecins, 2021 était un signe d’espoir avec les avancées sur les vaccins, mais aujourd’hui avec les variants et le nombre de contaminations en hausse chaque jour, Patrick Pelloux parle d’un sentiment de ras-le-bol de cette épidémie. « Nous sommes à nouveau sur le front car on sait que les cas vont continuer d’augmenter que nous allons être confrontés à une nouvelle vague. Tous les indicateurs remontent et c’est très inquiétant surtout avec ces variants [anglais, sud-africain et brésilien]. » Le médecin urgentiste se veut rassurant et affirme que la France est mieux préparée pour faire face à la maladie : « nous connaissons très bien le coronavirus, nous savons le soigner. Nous disposons de réanimateurs médicaux, nous faisons des progrès considérables sur la prise en charge des malades. C’est souvent le même type de personnes qui sont touchées : elles ne se soignent pas souvent, sont atteintes d'obésité, avec des problèmes cardiaques, respiratoires ou un diabète qui ne sont pas traités. Il faut rappeler aussi que la maladie touche également des Français bien portants sans antécédent. »     Covid : reconfiner à temps ?     Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique a annoncé dans les médias durant le week-end, un reconfinement inévitable. Ce matin, il fait la une du journal Libération et affirme finalement ‘que nous ne sommes pas à une semaine près’. « Nous, les médecins, devons rester à notre place. (…) Je crois que Jean-François Delfraissy ne devrait pas sortir de son rôle. »    « Nous sommes devenus une nation de 66 millions de procureurs », s’est plaint le chef de l’État, ce jeudi 21 janvier à la fin d’un discours consacré à la recherche quantique lors d’un déplacement à l’université de Paris-Saclay. Une phrase qui a fait bondir les politiques et Patrick Pelloux. « Nous sommes un peuple vaillant, courageux. Qui, il y a un an, aurait dit : les Français vont respecter le confinement, vont respecter le masque ? Personne. Nous accuser d’être des procureurs ne sert à rien, on se débrouille comme on le peut dans cette crise. Aujourd’hui nous ne pouvons pas échapper à ces virus mutants, et moi j’accepte l’idée d’un nouveau confinement pour ralentir la pression sur les hôpitaux, mais il faut que ce soit donnant-donnant. Nous devons dire aux gens de se faire vacciner, il faut qu’il soit plus accessible et que l’on vaccine tout le monde. Il y a de l’incompréhension aujourd’hui, ça va se terminer avec des violences. »