Les 4 vérités - Ségolène Royal

Télématin

Chroniqueuse : Caroline Roux   Depuis hier, mercredi 20 janvier, Joe Biden est officiellement le 46ème président des États-Unis. C'est une véritable bouffée d’air frais sur les questions écologiques et environnementales, mais aussi sur la diplomatie internationale. Dans les 4 vérités, Ségolène Royal annonce ses attentes face au géant américain et commente également la gestion de la campagne de vaccination en France.     Joe Biden : « On a retrouvé un ami à la Maison-Blanche »     Après plusieurs semaines d'attente et de rebondissements, Joe Biden succède à Donald Trump et devient le 46ème président des États-Unis. Il avait annoncé que la première mesure qui prendrait serait de réintégrer l’Accord de Paris. Ségolène Royal est ravie de cette décision. « C’est déjà une très bonne nouvelle. Comment imaginer que la première puissance du monde qui est la plus polluante, en même temps, la plus puissante en matière de mutations économiques, puisse nous permettre, si elle n’était pas dans l’Accord de Paris, de régler le problème du réchauffement climatique, ou du moins d’atténuer les crises climatiques extrêmes qui menacent la sécurité de la planète ». L’ancienne ministre de l’Écologie ajoute que Joe Biden a rétabli les 80 lois antipollution de Donald Trump avait annulé. Cependant, la présidente de Désir d’Avenir pour la planète souhaite que « les États-Unis d’Amérique fixe l’objectif ». « C’est la neutralité carbone d’ici 2050. Année après année, grâce à un tableau de bord, il faudrait maintenant, suivre les effets de la préparation de l’après pétrole », précise-t-elle. L’ancienne présidente du Conseil régional du Poitou-Charentes attend au tournant la première puissance mondiale sur « la résistance au lobby du pétrole ». « On attend que les États-Unis disent ‘Nous préparons l'après pétrole’. (…) C’est difficile. Trump a été élu par ce lobby. (…) Ce sont quand même des mutations industrielles extrêmement puissantes. Mais ça veut dire aussi que si les États-Unis accélèrent, il va falloir aussi que l’Europe accélère ». Ségolène Royal ajoute que « Joe Biden a annoncé et signé une relance de 1 500 milliards de dollars dont 30% consacrés à la lutte contre le réchauffement climatique. L’Europe a été très occupée par le Brexit, il faut maintenant qu’elle avance sur le climat ».   Selon Ségolène Royal, l’élection de Joe Biden est un véritable espoir. Non seulement sur le plan écologique et environnemental, mais aussi en matière « d’objectifs communs à atteindre », comme l’Iran, la guerre israélo-palestinienne  « On a retrouvé un ami à la Maison-Blanche. (…) On attend que les États-Unis reprennent le flambeau de la diplomatie internationale. (…) Lors de son discours d’investiture, Joe Biden a dit : « Nos jours sont comptés ». Pour l’ancienne ministre de l’Écologie, le nouveau président « a peu de temps », de par son âge avancé (78 ans), mais aussi car dans « deux ans, il y a les élections des ‘midterm’, c’est-à-dire le renouvellement de la Chambre des représentants, et pour la première fois, ce que n’avait pas Obama, il est majoritaire au Sénat. Il a dit qu’il ne fera pas de second mandat ».     Vaccination : « Le gouvernement ment pour dissimuler ses échecs »     Le gouvernement sous pression des variants a décidé de donner sa chance au couvre-feu. Alors que l’épidémie de coronavirus semble être sur un plateau légèrement ascendant, des bruits courent sur un ‘reconfinement de prévention’. Pour Ségolène Royal cette solution n’est pas acceptable « il serait bien qu’on ait la vérité tous les jours. On a le sentiment que ce gouvernement ment tous les jours pour dissimuler ses échecs. Ce n’est pas moderne ça. Il vaudrait mieux un gouvernement qui dise : ‘Sur les masques, on s’est trompé. Sur les tests, on s’est trompé et aujourd’hui, sur les vaccins, on n’a pas fait ce qu’il fallait’".   Selon la présidente de Désir d’Avenir pour la planète, ce comportement « est très insécurisant ». « Ils avouent presque eux-mêmes qu’ils mentent en disant que ‘tout va bien’. Non, tout ne va pas bien. (…) Ils mentent sur l’explication de la désorganisation, et ça, c’est très déstabilisant ». Face à cela, l’ancienne ministre de l’Écologie déclare que « la véritable question qui se pose est : est-il vrai ou non que le gouvernement français a renoncé à acheter 500 millions de doses pour avantager Sanofi ? Ce sont-ils fait avoir par un mensonge de Sanofi, ou ont-ils volontairement ralenti la commande pensant pouvoir avantager une industrie française ? » Cela lui semble « incohérent » quand, en parallèle, Sanofi annonce la suppression de 400 postes de chercheurs. Afin de gérer au mieux la campagne de vaccination, Ségolène Royal déclare que « l’armée est la plus compétente en logistique » et qu’il serait plus simple de leur déléguer cette mission.