Les 4 vérités - Renaud Muselier
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Les élus locaux haussent le ton devant la lenteur de la campagne de vaccination. Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et président de Régions de France, a choisi de se faire vacciner devant les caméras hier. En tant que médecin de profession, Renaud Muselier est exposé en première ligne. « C’était mon tour dans le système hospitalier dans lequel je travaille et puis cela sert d’exemple potentiel », explique-t-il.
Interrogé sur l’organisation de la campagne de vaccination, l’élu Les Républicains affirme qu’elle est « plutôt bien organisée là où ça se fait ». Le problème ? « C’est que l’on ne connaît pas vraiment les doses, il y a un mélange entre les doses, le nombre de vaccinés et la population éligible. » Alors que la vaccination doit être effectuée avec deux doses, Renaud Muselier estime que « l’on n’a pas le flux de livraison des vaccins ce qui fait la difficulté que l’on rencontre aujourd’hui ».
Olivier Véran dans le viseur
« Le Premier ministre a repris les choses en main début janvier » suite à la critique émise par Emmanuel Macron. « Le vrai problème qu’ils rencontrent c’est que devant cette pression ils ont élargi le nombre de personnes vaccinables, ils sont passés à six millions donc il y a forcément un moment où il y a un embouteillage. »
Face à ces « problèmes de logistique » au ministère de la Santé, Renaud Muselier propose que la gestion de la campagne soit confiée au ministère de l’Intérieur ou de la Défense. « C’est eux qui ont fait les erreurs sur les masques, sur les tests, c’est exactement les mêmes qui pilotent de la même manière le dispositif. » La responsabilité du ministre de la Santé, Olivier Véran, est mise en cause. « Il n’a aucune capacité d’adaptation dans son discours et systématiquement c’est de la faute des autres alors que lui est remarquable, c’est pénible »
Olivier Véran a déclaré que certains élus étaient plus « préoccupés par le scrutin que par le vaccin », sous-entendu ils font de la politique sur le dos de la campagne de vaccination. Renaud Muselier rappelle que lors de la première vague, le ministre de la Santé a remercié les élus locaux : « il nous a félicités, remerciés, quand on l’a aidé parce qu’il n’avait pas de masques, de tests, pas d’organisation, il n’avait rien. C’est quand même le ministère de la Santé et c’est nous qui avons acheté 130 millions de masques pour les régions. Là on n’était pas en campagne, c’était les maires qui étaient en campagne. Et aujourd’hui, potentiellement on aura les élections en juin et il nous explique que c’est notre faute. La réalité c’est qu’il organise la frayeur pour se cacher devant les électeurs. »
Afin d’améliorer la logistique au niveau local, Renaud Muselier a rencontré François Baroin, président de l’Association des maires de France et Dominique Bussereau, président de l'Assemblée des Départements de France. « Nous demandons que l’on s’appuie sur le réseau des pharmaciens qui vont au plus près de la population. (…) Je me permets de rappeler que lors de la vaccination de la grippe c’est 15 millions de personnes qui sont vaccinées en moins de deux mois donc on doit pouvoir vacciner de la même manière par les mêmes systèmes. »
Stations de ski : saison blanche pour les saisonniers
Renaud Muselier, dont la région Provence-Alpes-Côte d'Azur représente le deuxième domaine skiable de France, considère que les stations auraient pu être ouvertes en décembre. « Ce sont des stations très modestes, plutôt bien organisées, ils se trompent. On nous explique toujours comment on ferme, pourquoi on doit fermer, mais on ne nous explique jamais à quel moment on rouvre et là on a un désastre parce qu’on nous a expliqués en décembre qu’il fallait fermer pour sauver février (…) On va avoir la double peine c’est-à-dire la saison blanche. »
Les dégâts humains sont considérables. « Ils ne disent jamais rien les montagnards, c’est des rugueux, des solides, mais quand ils s’expriment avec beaucoup de dignité on sent qu’ils ont la larme aux yeux donc on est obligé de les interrompre dans leurs propos parce qu’ils craquent. »
Et de poursuivre : « Tout euro investi dans une station fait que l’on multiplie par six les montants financiers donc grosso modo on va arriver dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur à près de six milliards de pertes, c’est énorme, mais au-delà de l’argent ce sont des travailleurs, ils veulent travailler, ce sont des saisonniers qui font leur année là-dessus. Ils se retrouvent dans une situation de perfusion et cela ne suffit pas pour laisser vivre les gens. »
Reconfinement et suppression des élections régionales ?
Certains épidémiologistes affirment qu’il faut reconfiner dès maintenant pour ne pas vivre la même situation qu’en Angleterre où le variant s’est largement propagé dans la population et surcharge les services de réanimation. « Il y a toujours un risque plus important pour fermer et ça a une limite quand même dans l’exercice », réagit l’élu LR. « Le passage de 20 heures à 18 heures, on n’en voit pas le bénéfice-risque, c’est clair ».
Dans le contexte sanitaire, Renaud Muselier pense que le gouvernement fera tout pour éviter les élections régionales. « C’est très difficile d’être Marcheur aujourd’hui, parce que les aléas de la politique sanitaire, malgré un très bon traitement de la crise économique et de la crise sociale par Monsieur Le Maire ou Madame Borne, entraîneront forcément des conséquences de rejet. »
Présenté par : Laurent Bignolas