Les 4 vérités - Philippe Martinez
Télématin- 8 min 55 s
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- Télématin Télématin Émission du jeudi 21 novembre 2024 diffusé le 21/11 | 3 h 1 min
- Télématin Télématin Émission du mercredi 20 novembre 2024 diffusé le 20/11 | 3 h 1 min
- Télématin Télématin Émission du mardi 19 novembre 2024 diffusé le 19/11 | 3 h
- Télématin Télématin Émission du lundi 18 novembre 2024 diffusé le 18/11 | 3 h 1 min
Chroniqueur : Jeff Wittenberg
C’est officiel ! Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé l’extension, à l’échelle nationale du couvre-feu à 18h à partir de samedi 16 janvier. Alors que les chiffres sont en baisse dans les départements dans lesquels ce dernier s’appliquait déjà, le gouvernement espère une amélioration global de la situation sanitaire. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, commente les annonces de l’exécutif.
Couvre-feu : « On a la contrainte de 18h, mais rien pour essayer d’aménager »
Le passage du couvre-feu à 18h à l’échelle nationale à partir de samedi prochain s’accompagne de nouvelles mesures économiques afin d’aider les commerçants. Le gouvernement a annoncé la possibilité d’allonger le délai de remboursement d’un an pour les entreprises qui ont souscrit un prêt garanti par l’État, par exemple. « Le ‘quoiqu’il en coûte’ il faut qu’il soit effectif », déclare Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Cependant, le syndicaliste semble perplexe. « Quand on parle des entreprises, c’est beaucoup dans la direction des grandes entreprises. Mais il y a encore des salariés qui vont rester au chômage partiel. Les entreprises sont indemnisées à 100%, mais les salariés touchent 84% du salaire net. (…) Il y a besoin de mesures plus strictes pour empêcher les restructurations ». Selon Philippe Martinez, « des entreprises continueraient de distribuer des dividendes à leurs actionnaires, et continueraient de licencier sous prétexte de ‘Covid’ ». « Le gouvernement peut avoir la main à condition qu’il tape du poing sur la table.
Avec un budget de 100 milliards d’euros pour le plan de relance qui s’effectuera sur deux ans, la France est le pays qui a mit le plus d’argent sur la table afin d’aider à relever la situation économique, impactée par la Covid-19. « On est un pays presque unique en Europe en matière de social. Donc ça aussi, il ne faudra pas oublier après la crise. Avoir des mesures sociales, c’est important pour préserver l’emploi et l’économie », déclare le secrétaire général de la CGT.
Alors que des plans de licenciement sont préconisés dans des grands hôtels parisiens, Philippe Martinez affirme que les syndicats « se battent ». « Il faut mettre en place des mesures spécifiques, comme le chômage de longue durée, pour neutraliser cette période. Quand ça va repartir, il faut que les salariés soient préservés et puissent reprendre leur activité », propose-t-il. Philippe Martinez dénonce « des mesures mal comprises ». « Pourquoi les gestes barrières seraient bien appliqués dans les centres commerciaux et puis moins bien dans les stations de sports d’hiver ? » Cette incompréhension est d’autant plus intensifiée avec le passage du couvre-feu à 18h. En effet, il y a une crainte de la concentration des clients juste avant les fermetures. « C’est le problème du couvre-feu. On annonce ça pratiquement du jour au lendemain, sans prévoir l’organisation du travail. Par exemple, on pourrait faire en sorte qu’on réduise le temps de travail. Une demi-journée par semaine on peut sortir plus tôt, ou une heure par jour, pour justement éviter cet engorgement. (…) On a la contrainte de 18h, mais rien pour essayer d’aménager ».
Éducation nationale : un appel à manifester le 26 janvier
Philippe Martinez semble favorable à l’ouverture des écoles « si les mesures sont adaptées à la vie des enfants et des jeunes ». Or, selon lui, « depuis le début de cette pandémie, il y a des problèmes à l’école ». Et cela vient mettre en perspective les difficultés que rencontrait l’Éducation nationale bien avant l’épidémie de coronavirus. « Il y a des problèmes d’effectif, de locaux. On pourrait, là aussi, embaucher plus, aménager des salles pour que touts les étudiants, et pas seulement les premières années, puissent retourner à l’université ». La CGT s’associe à un mouvement de protestation le 26 janvier prochain dans les écoles. « Cette crise révèle tous les maux du travail, de la société, que nous dénoncions avant » précise le secrétaire général de la CGT.
Le rapprochement entre les deux géants de la distribution alimentaire, le français Carrefour et le canadien Couche-Tard soulève beaucoup de questionnement. D’autant plus que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déclaré y être défavorable. Philippe Martinez approuve ce choix. « Ce que soulève le ministre, à juste titre, c’est l’indépendance en matière de distribution alimentaire et la qualité des produits. On ne peut pas dire qu’entre le Québec et la France, c’est un circuit court. (…) Si l’État n’intervient pas dans ce genre de chose, à quoi il sert ? » conclu le syndicaliste.
Présenté par : Thierry Beccaro