Les 4 vérités - François Hollande
Télématin- 9 min 50 s
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- Télématin Télématin Émission du lundi 25 novembre 2024 diffusé le 25/11 | 3 h 1 min
- Télématin Télématin Émission du dimanche 24 novembre 2024 diffusé le 24/11 | 1 h 59 min
- Télématin Télématin Émission du samedi 23 novembre 2024 diffusé le 23/11 | 2 h 56 min
- Télématin Télématin Émission du vendredi 22 novembre 2024 diffusé le 22/11 | 3 h
Chroniqueuse : Caroline Roux
Auteur de « Leur République expliquée aux jeunes et aux moins jeunes, » une bande dessinée d’éducation civique, François Hollande se déplace partout en France pour répondre aux questions des élèves depuis la mort de Samuel Paty. Ce professeur d’Histoire/Géographie avait été sauvagement assassiné pour avoir montré les caricatures de Charlie Hebdo à sa classe en octobre dernier.
Projet de loi contre le séparatisme : « Appliquons déjà les lois existantes »
Il y a 115 ans, était voté la loi de séparation entre l’Église et l’État. Cet acte marque les débuts des débats sur la laïcité en France. Ce mercredi 9 décembre, en échos aux nombreuses actualités, le gouvernement a présenté un projet de loi pour conforter les principes républicains.
François Hollande donne son point de vue. « La laïcité est notre façon de vivre. Donc il faut d’abord appliquer les lois de la République, celles qui avait été votées en 1905. Ces lois ont été ajustées au cours du temps », explique l’ancien président de la République. Il rappelle également la loi consensuelle à l’initiative de Jacques Chirac qui « avait permis de régler un certain nombre de questions liées aux établissements scolaires. »
L’ancien chef de l’État semble soutenir cette décision. « Après ce que l’on avait relevé suite à la mort de Samuel Paty, la haine en ligne, une façon de faire pression, d’utiliser un certain nombre d’instruments technologiques pour conduire des éléments radicalisés à commettre des actes barbares, oui, là-dessus, il y avait matière à légiférer. Sur le reste, il peut y avoir des compléments. La discussion parlementaire le dira. (…) Appliquons déjà les lois existantes » s’exprime-t-il.
Suite à l’annonce de ce projet de loi, Jean-Luc Mélenchon considère que « c’est une loi contre les musulmans et qu’il y a une forme de haine contre les musulmans déguisée en laïcité. » Ce à quoi répond l’ancien maire de Tulle : « La laïcité, et je ne cesse de le dire devant les collégiens et les lycéens qui m’interrogent, ce n’est pas comme la liberté, l’égalité ou la fraternité. Ce n’est pas ce qu’on ressent comme un droit naturel, c’est ce que nous avons voulu construire dans la République. (…) Ce sont des lois qui ouvrent et qui garantissent la liberté religieuse. En France, il n’y a pas de religion d’État. Personne n’est amené à afficher sa religion ou à dire qu’il n’en a pas ; nous avons cette liberté-là. En revanche, il y a des règles à observer dans la vie en commun, il y a des endroits où on peut afficher sa religion et d’autres où on ne peut pas, où on ne doit pas. C’est le sens de l’application de la laïcité. »
En proposant ce projet de loi, le gouvernement souhaite répondre à une partie de l’islam radicale. Il considérerait que certains d’entre eux voudraient imposer l’idée que les lois de Dieu prévoient sur la loi de la République. À cette question, l’ancien président est formel : « quand il y a des individus, des groupes qui font valoir qu’il y aurait d’autres lois que la loi de la République, là, il faut mener une action sur le terrain. Il faut que l’école prenne toute sa place, que ces comportements-là soient dénoncés. Il faut que les parents soient alertés. Il faut que, dans les lieux de cultes où ces prêches sont prononcés, il y ait des actions qui soient préventives voire même,répressives. »
À la suite des attentats de Charlie Hebdo ainsi que ceux du 13-Novembre, François Hollande rappelle que sa « réaction, sa volonté, ont été d’assurer à la fois, la fermeté nécessaire tout en unissant les Français, et d’éviter qu’il y ait stigmatisation ou division. »
Turquie, Covid, accord de Paris : une actualité chargée
La Turquie alimente l’idée que la France serait islamophobe. Recep Tayyip Erdoğan multiplie les sorties violentes contre Emmanuel Macron. Il dénonce une France gangrenée par le racisme » à la veille de Conseil européen.
François Hollande se veut ferme envers Erdoğan. « Ça fait déjà plusieurs mois que le président turc commet des propos, mais commet des actes aussi. En Syrie, en Arménie, son attitude en Libye, il est aussi en rapport conflictuel avec la Grèce. La Turquie est membre de l’Otan. Comment être dans une alliance avec un pays, dirigé par un président qui attaque verbalement au moins, d’autres pays ? Il y a des règles. On met ce pays de côté. De la même manière, il va y avoir une réunion du Conseil européen, la Turquie qui est dans une attitude de vouloir adhérer, même si je crois qu’aujourd’hui cette question est derrière nous, elle a des accords avec l’Union européen. Il doit avoir des sanctions compte tenu de son attitude. (…) Les lignes rouges, il faut les fixer, mais surtout, quand elles sont transgressées, il faut les sanctionner, » témoigne-t-il.
L’ancien président de la République répond de façon beaucoup plus brève sur la question de l’épidémie de coronavirus. Ce qui « l’inquiète le plus » tout en précisant qu’il faut le faire, c’est de continuer les mesures de restrictions. « L’économie en est directement infectée. On ne le voit pas forcément aujourd’hui, mais lorsque la mer de la Covid se sera retirée, on va découvrir, hélas, des entreprises qui ferment, des boutiques qui ne pourront pas rouvrir, des licenciements, de la précarité. (…) Le gouvernement doit assurer une solidarité et une action économie d’envergure. »
Alors que l’accord de Paris fête son cinquième anniversaire en ce 10 décembre, François Hollande déclare que « le monde n’est pas à la hauteur. » « L’Europe est en cause. Elle doit fixer de nouveaux objectifs. J’appelle les Européens à prendre conscience qu’ils doivent être un exemple pour le reste du monde. »