Les 4 vérités - Hervé Morin
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Chroniqueur : Guillaume Daret
Guillaume Daret reçoit Hervé Morin, président de la région Normandie, dans les 4 vérités.
Au lendemain de la diffusion d’une nouvelle bavure policière et à la veille de la réouverture des petits commerces, l’actualité politique est bien chargée. Hervé Morin, président de la région Normandie répond aux questions de Guillaume Daret dans Les 4 vérités.
Violences policières : un climat plus que tendu
Cet acte de violence s’est déroulé dans la soirée du 21 novembre dernier. Alors qu’un producteur de musique se dirige vers son local sans masque, il se fait interpeller par les forces de police. S’en suit, un déferlement de coups filmé par l’objectif de sa caméra de surveillance. Pendant de longues secondes, Michel subit les poings et les insultes de trois agents. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, présent sur le plateau du journal de France 2, ce jeudi 26 novembre, condamne ce comportement et demande « la révocation » des policiers impliqués.
Hervé Morin, président de la région Normandie, tient le même discours, mais soulève une problématique. « Très clairement, ces images et ces violences sont inacceptables. La question est assez simple : est-ce que le besoin de sécurité de nos compatriotes, qui est réel, effacerait un temps soit peu, l’exigence républicaine, l’exigence de respecter les principes qui sont les nôtres ? Bien entendu, non, » déclare-t-il.
Cette nouvelle violence policière survient dans un climat qui est déjà plus que tendu suite au débat autour de l’article 24 de la loi Sécurité globale, qui vise à protéger les forces de l’ordre en condamnant la diffusion de leur visage. « Idée farfelue du gouvernement et du ministre de l’Intérieur », selon l’ancien ministre de la Défense, qu’il qualifie « d’erreur magistrale ». « On peut tout à fait assurer la sécurité de nos policiers et gendarmes en flouttant les visages sans pour autant empêcher la diffusion des actions. (…) La démocratie, elle s’impose aussi de la transparence et cette transparence consiste aussi à permettre aux policiers de faire leur boulot mais de le faire en sécurité, » ajoute-t-il.
Déconfinement progressif : « on n’aurait pas pu faire pire »
À partir de demain, samedi 28 novembre, les commerces qui avait été qualifiés de « non-essentiels » seront en droit de réouvrir leurs portes. Un soulagement pour tous même si certains ne comprennent toujours pas pourquoi ils ont dû fermer. Hervé Morin est sans appel. « Je disais ça à François Baroin après une réunion à Matignon. Je pense qu’on n’aurait pas pu faire pire dans la gestion de cette crise », raconte-t-il. « Il y a tout de même pour nos compatriotes tellement de choses incompréhensibles ». Le président de la région Normandie prend pour exemple les mètres carré que les différents établissements doivent respecter et donne les chiffres suivants : pour les commerces, 8 m2, 4 m2 pour les théâtres et dans une cathédrale, 30 personnes maximum. « Expliquez-moi quelle est la cohérence de cette histoire. Ça révèle qu’on est dans un système tellement centralisé et technocratique que quand l’État commence à s’occuper des choses dans ce point de détail, on est sûr qu’on a le droit à toutes les conneries possibles. »
Cela met, une fois de plus, la centralisation du pouvoir à Paris au cœur de tous les débats. L’ancien ministre de la Défense propose « à partir du mois de décembre, un déconfinement territorialisé ». « Regardez la Charente-Maritime. La circulation du virus est faible. Elle sera donc très faible dans 15 jours. Pourquoi interdire encore la fermeture des bars et restaurants dans un département dans lequel la Covid est sous contrôle ? Il faut avoir un peu d’intelligence et considérer, comme dans tous les pays européens, qu’une place est faite entre le pouvoir central et les territoires pour bâtir le modèle de déconfinement », poursuit-il.
Hervé Morin affirme « qu’il n’y a pas de dialogue » entre le gouvernement et les chefs de régions. « Très franchement, les réunions que nous avons, ce sont des réunions pour amuser la galerie. On n’est pas consulté et de toutes façons, aucune force politique n’est consultée. (…) On est dans une démocratie où 30 millions de nos compatriotes se retrouvent devant une télévision pour entendre le message du chef de l’État qui, seul, décide des choses. »
Afin d’aider concrètement les commerçants, le président de la région Normandie propose un « samedi blanc ». « Ce que je souhaite, c’est que l’État considère qu’au mois de décembre, il y ait un samedi blanc. Il y a le Black Friday et bien de l’autre côté, il doit y avoir un samedi blanc. C’est-à-dire une journée où l’État ne perçoit pas la TVA pour ces commerçants. C’est une mesure extrêmement simple à mettre en œuvre. C’est un bon moyen de donner un coup de main aux commerçants », conclut Hervé Morin.
Présenté par : Laurent Bignolas