Les 4 vérités - Jean-Yves Le Drian

Télématin

Chroniqueuse : Caroline Roux     Ce matin, Caroline Roux reçoit Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. Invité des 4 vérités, il se livre longuement sur le sacre de Joe Biden, élu président des États-Unis. La victoire du candidat démocrate marque-t-elle le début d’une période plus apaisée ? « Il y aura sûrement une plus grande lisibilité et moins d’improvisation, plus de clarté », observe Le Drian. Pour lui, l’élection de Biden est la preuve que « les États-Unis sont une démocratie robuste, vivante, qui doit donner une forme d’exemple ».       Interrogé sur les nombreux chantiers qui attendent le nouveau président, il déclare : « Le pays est fracturé géographiquement et socialement. Il y a des interrogations, des troubles. La mission première de Joe Biden est de rassembler ce pays ».       Quel avenir pour l’Europe avec l’élection de Biden ?     Rejet du multilatéralisme, compétition stratégique agressive, guerres commerciales, nationalisme, remise en cause des alliances traditionnelles et des engagements pris par son prédécesseur… Le mandat de Donald Trump sur la scène internationale a été plus que sulfureux. Faut-il s’attendre un changement avec son successeur ?     « Il y a des constantes qui vont se maintenir, notamment le fait que les États-Unis se tournent de plus en plus vers la zone indopacifique, vers la confrontation et la compétition avec la Chine. Il n’empêche que cette élection devrait nous permettre de refonder la relation transatlantique. Cette relation est historique et indispensable, mais elle doit changer de nature puisque depuis quatre ans le monde a changé de nature. Il y a davantage de menaces, de risques, de confrontations entre les puissances. Dans la refondation, il faut que l'UE fasse entendre sa voix, elle doit affirmer sa souveraineté », affirme le patron du Quai d’Orsay.       La France lance un message de paix envers le monde musulman.     Actuellement en visite en Égypte, Jean-Yves Le Drian veut apaiser les relations entre la France et le monde musulman, alors que des manifestations ont eu lieu, ciblant la France à la suite des propos d’Emmanuel Macron sur la liberté d’expression et les caricatures de Mahomet. « Nous respectons l’Islam. C’est une grande religion, elle fait partie aussi de l’histoire de France ». Il demande aux autorités musulmanes « de ne pas se laisser instrumentaliser » suite aux propos du président Macron. Des propos qui, selon lui « ont été déformés, manipulés par les réseaux sociaux et un certain nombre d’acteurs ».