Les 4 vérités - Stéphane Troussel
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Chroniqueur : Jeff Wittenberg
Jeff Wittenberg reçoit Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis. L’élu est confronté quotidiennement à toutes les problématiques liées à la crise de la Covid-19.
Il nous en parle dans les 4 vérités.
Covid-19 : durcissement inévitable
Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 s'élèverait à 100 000 chaque jour, a estimé, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy.
Pour tenter d’inverser la courbe des contaminations, deux Conseils de défense vont se tenir ce mardi 27 octobre ainsi que le mercredi 28, pour durcir les mesures mises en place afin de lutter contre la pandémie de coronavirus.
« J’attends de la part du gouvernement qu’il dise la vérité aux Français » affirme Stéphane Troussel. Et de continuer : « On ne peut pas être dans une situation où, il y a une dizaine de jours, le président de la République dit que le couvre-feu va permettre de garder le contrôle de la situation, puis dix jours plus tard, un certain nombre de médecins et d’autorités scientifiques disent qu’on a perdu le contrôle de la situation. »
Pour Stéphane Troussel, les Français ont besoin de confiance, après avoir fait preuve de sang-froid, de calme et de discipline depuis le mois de mars.
« Compte tenu de la dégradation de la situation et du nombre de lits de réanimation qui sont chaque jour, plus nombreux à être occupés par des patients Covid, il faut prendre des mesures supplémentaires à la fois pour protéger nos concitoyens et les soignants de cette deuxième vague qui monte. Entre le déconfinement et aujourd’hui, quelles actions ont été faites ? Avons-nous consolidé les digues ? Les conclusions n’ont pas été tirées pour affronter ce retour en force de l’épidémie. »
Pauvreté : l’autre crise
La crise sanitaire qui touche actuellement le pays a entraîné une crise économique sans précèdent ainsi qu’une crise sociale. Un nouveau plan de lutte contre la pauvreté sera mis en place par le gouvernement.
Stéphane Troussel a eu des mots très durs dans une tribune publiée dans le journal La Croix, l’élu parle de « mépris de classe ».
« On ne peut pas se contenter d'aides ponctuelles. La réalité c'est que la misère est en train d'avancer et que le gouvernement piétine sur cette question. Les demandes d'allocation au RSA sont en train d'augmenter, le nombre de jeunes qui arrivent sur le marché du travail sans perspectives ne cesse d'exploser. 800 000 jeunes dans notre pays sont sans formation ni emploi. Élargir le RSA aux moins de 25 ans, c'est cinq milliards d'euros, c'est à peu près le coût de la suppression de l'impôt sur la fortune », explique Stéphane Troussel.
Pour de nombreux élus, augmenter ces aides seraient un frein à un retour à l’emploi.
Une justification que reste inaudible pour l’élu de Seine-Saint-Denis.
« Il n’y pas d’emploi aujourd’hui, les jeunes arrivent dans le monde du travail sans perspective professionnelle, elle est là la réalité. Quand on aide les plus pauvres, quand on soutient leur pouvoir d’achat, ils ne vont pas épargner mais consommer. »
La mosquée de Pantin, fréquentée par environ 1.300 fidèles, a été fermée par un arrêté délivré par le préfet de Seine-Saint-Denis. Cette décision fait suite à la publication, sur la page Facebook de la mosquée, d’une vidéo d’un parent d'élève contre la présentation des caricatures de Mahomet par Samuel Paty à des collégiens. Le professeur d’histoire-géographie a été par la suite décapité par un terroriste.
« Nos citoyens de confession musulmane n'aspirent qu'à une chose très majoritairement, c'est la sérénité, la paix, de pouvoir pratiquer sereinement leur religion », estime Stéphane Troussel.
« Ce que nous attendons des responsables publics, plutôt que le déferlement de haine et de polémiques, c’est d’assumer ses responsabilités mais il faut de la fermeté et de l’intransigeance.
Il faut que l’État soit fort face aux manquements et aux fautes. »