Les 4 vérités - Cédric O

Télématin

Chroniqueur : Guillaume Daret     Au lendemain de la mise en ligne de TousAntiCovid, de nombreuses interrogations subsistent quant à l’efficacité de cette nouvelle application dans la lutte contre l’épidémie. La question de l’anonymat sur Internet et les réseaux sociaux est également sur toutes les lèvres, une semaine après l’assassinat de Samuel Paty, tué pour avoir montré les caricatures du prophète Mahomet de Charlie Hebdo à ses élèves.   Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, s’exprime sur ces différents sujets dans les 4 vérités.     TousAntiCovid, une application utile ?     Le 22 octobre dernier, le premier ministre Jean Castex a organisé une conférence de presse afin d’expliquer l’application de nouvelles mesures pour lutter contre la Covid-19. A ses côtés, Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, a présenté la nouvelle application de traçage TousAntiCovid. Malgré le scepticisme concernant son efficacité et l’échec de la précédente mouture StopCovid (quatre cent soixante-huit mille personnes ont désinstallé l’application trois semaines après son lancement le 2 juin dernier), de nombreux Français ont essayé de l’activer, parfois sans succès. Un problème technique « qui a été résolu dans la nuit », selon Cédric O.   Présenté comme un « outil supplémentaire dans la lutte contre l’épidémie » et un « geste barrière supplémentaire », TousAntiCovid comporte des fonctionnalités supplémentaires par rapport à son prédécesseur, comme des informations en temps réel sur l’évolution de la situation épidémique, le nombre de cas à proximité et la gestion des données à fournir dans les restaurants.   S’il ne donne pas d’objectif sur le nombre de téléchargements espéré, Cédric O cite les exemples de l’Angleterre et l’Allemagne, ou les applications similaires ont entre 15 et 20 millions d’utilisateurs. Une chose est sûre, l’application TousAntiCovid ne sera utile que si « plusieurs millions de Français la télécharge ».     Haine en ligne : comment réguler ?     Une semaine après l’horrible assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire géographie, la question de la haine en ligne anime les débats. Pour le secrétaire d’État, mettre fin à l’anonymat sur les réseaux sociaux n’est pas la réponse appropriée : « C’est un très mauvais combat. L’anonymat n’aurait jamais empêché le drame, car les personnes incriminées le faisaient en leur nom ». Il ajoute également que « sur Internet, personne n’est anonyme. La police et la justice savent vous retrouver ».   En revanche, il prône la « responsabilisation des plateformes » et propose leur régulation, au niveau français et européen. « Un texte doit être présenté début décembre par l’Europe qui doit améliorer la régulation de ces plateformes ». Des sanctions et des amendes (à hauteur de 4% du chiffre d’affaire) feraient partie des actions au cas où Facebook ou Google ne mettraient pas en place une modération plus efficace. Une autre piste nationale serait une régulation appliquée par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA).     La 5G : un accord entre Orange et Free ?     Autre dossier pour Cédric O : le déploiement de la 5G. Le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a évoqué un accord avec Free afin que les deux opérateurs partagent leur réseau et optimisent la couverture de l’ensemble pays.   Le secrétaire d’Etat voit d’un bon œil cette possible alliance, bien qu’il ne souhaite pas « commenter le mouvement de deux entreprises privées ». Il rappelle ainsi que l’objectif principal est que tous les Français, notamment ceux qui vivent dans les zones rurales, puissent bénéficier d’Internet que ce soit à travers de « la 4g, la fibre ou la 5G ».