Les 4 vérités - Martin Hirsch
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Chroniqueur : Jeff Wittenberg
Jeff Wittenberg reçoit Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).
À partir de demain, samedi 17 octobre à 00h, le couvre-feu sera appliqué dans les neuf agglomérations concernées. Afin de compléter cette annonce du président de la République qui a suscité beaucoup de réactions diverses et variées, le Premier ministre et Olivier Véran, ministre de la Santé, ont apporté plus de précisions sur le couvre-feu. Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance Publique, Hôpitaux de Paris (AP-HP) s’exprime à son tour sur cette décision du gouvernement.
Couvre-feu : « Un « ouf » de soulagement »
Martin Hirsch est au cœur de l’épidémie de coronavirus depuis le premier jour. Le directeur général de l’Assistance Publique, Hôpitaux de Paris (AP-HP) raconte d’ailleurs cette crise sans précédent dans un livre « L’énigme du nénuphar », chez Stock. Cette décision ferme du gouvernement, il l’attendait : « Oui le couvre-feu peut fondamentalement changer la donne. (…) C’était hyper attendu ! S’il y avait eu des micros, on aurait pu entendre un « ouf » de soulagement au moment de l’annonce dans les hôpitaux. »
Près de 20 millions de Français, dans neuf agglomérations sont concernés par ce couvre-feu sanitaire. Cependant, des grandes villes comme Nice, Nantes et Strasbourg ne sont pas concernées. Même s’il « pense que la plupart des gens ont compris que la situation est grave et qu’on peut éviter de faire le confinement complet » en respectant le couvre-feu, l’ancien directeur d’Emmaüs craint qu’une partie des Français ne jouent pas pleinement le jeu. Il rappelle que la Covid-19 circule autant de jour, comme de nuit et que ce n’est qu’un comportement global qui sera vraiment efficace. « Le jour, ça dépend de chacun d’entre nous. La nuit, ça a été décidé par le gouvernement. »
Martin Hirsch ajoute également : « Si on joue au plus fin, de se dire que ‘je suis dans une ville où j’ai le droit de faire ce que je veux’, effectivement, on n’en sortira jamais. »
Hôpitaux : « Les soignants sont là »
Martin Hirsch alertait sur le risque de la deuxième vague depuis plusieurs semaines, ainsi que sur la situation dans les hôpitaux, qui est aujourd’hui plus que tendue.
Une enquête réalisée ces derniers jours révèle la détresse des soignants. En effet, toujours selon cette étude, plus de la moitié d’entre eux se déclarent en état d’épuisement.
Malgré ces données, le directeur de AP-HP est formel : « Ils sont là les soignants ! » Et poursuit : « Ce qui les caractérise, ce ne sont pas leur état d’âme, depuis longtemps ils annoncent une deuxième vague, malgré tout, ils sont toujours là ! »
Lors de la conférence de presse de jeudi 15 octobre, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a promis une enveloppe supplémentaire de 50 millions d’euros ainsi que la création de 4000 lits. À cette déclaration, Martin Hirsch répond : « Ce qui compte c’est, peut-on trouver du personnel pour pouvoir avoir plus de ressources humaines disponibles pour soigner plus de patients ? On a des lits aujourd’hui qui étaient fermés pour manque de personnel et qu’on rouvre chaque fois qu’on en trouve. »
Pendant cette même conférence de presse, Jean Castex, le Premier ministre a, quant à lui, annoncé l’avancement des mesures prises lors du Ségur de la santé à la fin de l’année au lieu du printemps prochain ; une augmentation de 183 euros pour tout le personnel soignant avant janvier 2021, ainsi qu'une indemnité journalière pour ceux et celles qui ne prendront pas leurs vacances allant de 70 à 200 euros par jour.
Le directeur de l’AP-HP est sans appel. « À Paris, il y a des premières déprogrammations qui ont lieu malheureusement. » Le personnel soignant n’est pas « assez nombreux. (…) C’est pour ça qu’on appelle encore au volontariat. Ceux qui sont là sont obligés de faire des heures en plus, » explique-t-il.
Deuxième vague : les détracteurs
Martin Hirsch a poussé un coup de colère concernant les « détracteurs du couvre-feu ». « Les détracteurs du couvre-feu, en général, c’est les mêmes qui disaient qu’il n’y aurait pas de deuxième vague, c’est les mêmes qui disaient que ça ne tuerait jamais. J’en entendais un l’autre jour expliquait que, dans les hôpitaux, on se faisait plaisir à mettre les patients en réanimation. Ces détracteurs-là, ils peuvent vraiment se taire. »