Les 4 vérités - Christian Bréchot

Télématin

Chroniqueur : Jeff Wittenberg   Ce matin, Jeff Wittenberg reçoit le professeur Christian Bréchot, virologue et président du Global Virus Network, qui se définit comme étant « un groupe de scientifiques, qui ont uni leurs forces et leurs compétences pour lutter contre tous les virus humains et en ce moment contre la Covid-19 ».   Coronavirus : une maladie sans fin ?   Les semaines à venir s'annoncent difficiles sur le front de la lutte en France contre l'épidémie de Covid-19. Une « marée très forte », voilà à quoi il faut s'attendre par exemple dans les hôpitaux d'Ile-de-France, selon le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) Aurélien Rousseau. La dynamique au niveau national n'est plus la même qu'au printemps, mais les derniers chiffres publiés par Santé publique France marquent un nouveau record : presque 27.000 nouvelles contaminations ont été enregistrées ces 24 dernières heures. Pour beaucoup de Français, le coronavirus s'apparente à une maladie sans fin. A la question de savoir si le pire est devant ou derrière nous, Bréchot répond : « je crois qu’il faut être très humble. On entend trop de grandes vérités qu’on nous assène. Il faut savoir dire qu’il y’a beaucoup de choses qu’on ne sait pas […] On voit un virus très contagieux avec une mortalité très faible bouleverser tout notre équilibre et nous menacer de façon considérable. Il est infiniment probable qu'on va vivre avec ce virus longtemps et d'autres pandémies sont à craindre. Sur les sept coronavirus, cinq sont apparus au cours des vingt dernières années. Il y a un risque de nouvelles pandémies », affirme-t-il.   Coronavirus : quid du vaccin ?   Depuis la flambée de la pandémie de ce nouveau coronavirus, les laboratoires du monde entier sont sur le pied de guerre pour mettre au point le plus rapidement possible un vaccin. Interrogé sur la possibilité d’un vaccin avant la fin de l’année, Christian Bréchot déclare : « Il est très probable qu’on aura un vaccin. Ça paraît évident aujourd’hui. Ça ne l’était absolument pas il y a encore quelques mois […] On va voir arriver une première génération de vaccins, début 2021, qui auront une efficacité partielle. Puis, on verra arriver une deuxième génération de vaccins, davantage basés sur les réponses d’immunités cellulaires. Ce n’est pas avant la fin 2021 qu’on pourra penser à une vaccination de masse ».   Et le virologue de rappeler : « On ne vit pas seulement une crise sanitaire. On vit un changement d’époque ».