Les 4 vérités - Christophe Devys
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Caroline Roux reçoit Christophe Devys, président du Collectif Alerte.
Christophe Devys est le président du Collectif Alerte qui réunit 35 associations et fédérations de lutte contre la pauvreté.
D’ici à la fin de l’année, un million de Français pourraient basculer de précaire à pauvre. Il répond aux questions de Caroline Roux dans les 4 vérités.
Vers une « troisième vague sociale »
La Covid-19 continue ses dégâts en France. Après une crise sanitaire qui a fait plus de 32 000 décès, une crise économique qui touche tous les secteurs, c’est cette fois-ci la crise sociale qui menace les Français. Les bénéficiaires des aides alimentaires ont augmenté de 30%, les demandes de RSA ont connu un bond de 10%.
Une troisième vague sociale qui a déjà commencé selon Christophe Devys.
« Depuis le début du confinement, les associations de lutte contre l’exclusion, avaient prévenu ‘il y aura une crise sociale très grave au deuxième semestre’, elle était prévisible. Aujourd’hui l’aide alimentaire c’est huit millions de personnes qui en ont besoin, les associations voient tous les jours un nouveau public qui est très varié. Il y a des jeunes qui se retrouvent sans ressource, des séniors ce qui est très inattendu, il y a beaucoup de personnes qui ont perdu leur emploi et sont donc au chômage [intérim, emploi informel…], enfin les indépendants, commerçants, artisans qui se retrouvent à demander de l’aide. Aujourd’hui les Français sont terrorisés à l’idée de passer d’une certaine précarité à la pauvreté. »
Le président du Collectif Alerte rappelle également que 9,2 millions de nos concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté.
Covid : un plan contre la pauvreté ?
Pour faire repartir l’économie, un plan de relance de 100 milliards d’euros a été posé sur la table par le gouvernement.
Chômage partiel, aide exceptionnelle de 150 euros pour les familles modestes, fond de solidarité pour les entreprises, l’exécutif a mis en place des mesures durant la crise du coronavirus pour endiguer la crise.
« L’économie est très largement soutenue par l’État avec le chômage partiel, ce qui est une très bonne chose mais nous savons qu’à un moment, il y aura des limites. A ce moment-là, le tissu des petites entreprises va se défaire, nous allons retrouver de nombreuses personnes en situation de pauvreté. »
Les jeunes sont-ils les grands oubliés de cette crise ? demande Caroline Roux à Christophe Devys. Le président du Collectif Alerte le pense mais ajoute « c’est surtout les pauvres que l’on a oubliés, même durant le quinquennat d’Emmanuel Macron. Lorsque l’on regarde sur les trois premières années les revenus des plus pauvres, on se rend compte qu’ils ont stagné pour beaucoup de gens, soit baissé avec la baisse des allocations logement. »
Vendredi 3 octobre, le Premier ministre Jean Castex a réuni les associations de lutte contre la pauvreté pour faire un point. Celles-ci ont demandé au chef du gouvernement une revalorisation des minimas sociaux.
« Nous avons demandé une revalorisation du RSA, vivre avec 560 euros pour une personne seule ou en couple avec 850 euros c’est indigne, c’est de la survie. Aujourd’hui nous vivons dans une société moins solidaire, depuis 30 ans, nous n’avons jamais connu une situation pareille. »