Les 4 vérités - Clément Beaune
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Caroline Roux reçoit Clément Beaune, secrétaire d'État aux Affaires européennes.
Chantage aux migrants, menaces sur les intérêts grecs et chypriotes, des armes fournies à la Libye, des incursions dans la guerre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie … La liste des injonctions contre la Turquie est longue et pourtant, une question se pose : quand l’Union européenne sanctionnera-t-elle la Turquie ? Clément Beaune secrétaire d’État chargé des Affaires européennes tente d’y répondre.
Turquie : « Il faut, qu’enfin, l’Europe soit ferme »
Le conseiller d’Emmanuel Macron tient à préciser une chose : « il y a eu certain nombre de provocations verbales à l’égard de la Grèce ou de la France. » Mais, le secrétaire d’État affirme sa position face au gouvernement d’Erdogan : « Il faut, qu’enfin, l’Europe soit ferme. Cet été, quand il y a eu de nouvelles provocations dans les eaux de Chypre ou de la Grèce, la France a organisé une présence militaire en Méditerranée Orientale. (…) Nous l’avons fait pour des questions d’urgences et parce que nous tenons cette ligne ferme. »
Clément Beaune croit que cette action a « même entraîné l’Europe sur une plus grande fermeté à l’égard de la Turquie. » Il rajoute que « l’an dernier déjà, il y a eu un certain nombre de sanctions prises contre les responsables turques à l’occasion de forages dans les eaux de Chypre. C’était avec l’initiative et le soutien de la France. (…) Aujourd’hui, les chefs d’État et de gouvernements en rediscuteront. Nous verrons si les sanctions sont définies, mais en tout cas, je crois qu’il y aura une grande fermeté européenne. »
Union européenne : « une faiblesse européenne à l’égard de la Turquie »
Le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes confit « qu’il y a eu longtemps une naïveté voire une faiblesse européenne à l’égard de la Turquie. » Selon lui, l’une des raisons de cette « faiblesse » serait la « dépendance. » « Nous sommes dépendants. Dépendant de son immigration, parfois sur l’énergie… Il faut, à long terme, mettre fin à cette dépendance, d’où l’importance de la réforme migratoire. »
À la question de Caroline Roux « Est-il temps d’arrêter la Turquie ? », Clément Beaune est sans appel : « Bien entendu qu’il est temps (…) On s’interdisait d’avoir une présence militaire dans les eaux de Méditerranée Orientale comme si on n’avait pas à défendre la souveraineté européenne. »
Cependant, il fait preuve de plus de finesse sur le sujet de l’interruption du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE. « Le président a été très clair là-dessus. La Turquie n’a pas vocation à entrer dans l’Union européenne. (…) Ce processus aujourd’hui, il est fictif. Il existe encore sur le plan formel. (…) Je pense que ce serait un formidable cadeau aux nationalistes turques. Ils diraient : « Vous voyez, les Européens ne veulent pas discuter avec vous. Ils sont hypocrites. Je ne pense pas, donc, que ce soit le bon moment. »