Les 4 vérités - Laurent Joffrin
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Caroline Roux reçoit Laurent Joffrin, président de l'association « Les engagés » et auteur d'« Anti-Macron ».
Laurent Joffrin a commenté l’actualité politique pendant 40 ans. L’ancien directeur du journal Libération lance une association qui s’appelle « Les engagés pour rassembler la gauche » et publie un livre qui annonce la couleur « Anti-Macron » publié aux éditions Stock.
Il est l’invité des 4 vérités.
« Rarement un quinquennat a autant divisé le pays, il faut une alternative »
C’est un ouvrage a charge que publie l’ancienne plume de Libération Laurent Joffrin. Le 16 juillet 2020 il décide donc de quitter le journal et souhaite s'engager en politique, plus précisément dans une refondation de la gauche.
Dans son livre, « Anti-Macron » publié aux éditions Stock, le président de l'association « Les engagés » republie certaines de ses chroniques contre le chef de l’État.
« Il faut bien marquer une opposition, juger le pouvoir en place. C’est l’histoire d’une promesse trahie finalement, Emmanuel Macron au départ, il se dit ‘et de droite et de gauche’, donc il va prendre ce qu’il y a de bien des deux côtés et puis il va faire une synthèse intelligente et va rassembler les gens, mais cela ne s’est pas du tout passé comme ça. Les premières mesures ont avantagé les favorisés, les réformes c’était contre les acquis sociaux et puis il y a eu ces phrases qui montraient une sorte de mépris de classe quand même », explique Laurent Joffrin. « A la fin, on s’est aperçu que Macron n’était pas eu centre mais au centre de la droite, donc la promesse est trahie. Rarement un quinquennat a autant divisé le pays, et le problème est là, il faut donc un projet alternatif. »
« S’il y a un deuxième tour Macron-Le Pen, il y a un risque, que Marine Le Pen l’emporte »
Le congé paternité va passer de 14 à 28 jours, un levier pour l’égalité homme/femme. Une bonne mesure qui n’efface pas selon l’ancien journaliste, les trois années du quinquennat.
« À la fin des fins, vous avez un pouvoir des élites qui est largement coupé des gens, qui s’appuie sur ceux qui profitent de la mondialisation, qui sont assez nombreux, donc cela fait un socle électoral. Le parti macronien a pratiquement disparu mais Emmanuel Macron lui, a toujours du soutien. »
Laurent Joffrin assure que pour la présidentielle de 2020, le risque est, « du point de vue de la gauche, d’avoir des candidats tout à fait honorables, qui vont faire un score un peu court et au deuxième tour on repart avec le même duel Macron-Le Pen mais cette fois il y a un risque, que Marine Le Pen l’emporte, il faut donc absolument réagir. »
Le gouvernement, en accord avec le président de la République, a décidé un plan de relance avec les 100 milliards d’euros débloqués pour sauver l’économie française, a permis aux entreprises françaises de recourir au chômage partiel massivement et a baissé les impôts de production.
Des mesures prises dans l’urgence pour l’auteur de « Anti-Macron ».
« Il n’a pas eu le choix, mais je constate que ce sont des mesures de gauche, dépenser de l’argent pour relancer l’économie, c’est ce qui a été reproché durent de nombreuses années à la gauche. Ensuite, il faut dire que cet argent va aux entreprises, assez peu aux ménages et aux Français. La stratégie de Macron pour le pays, qui est mauvaise à mon avis, c’est d’adapter la France aux réquisitions d’une mondialisation qui est dure, c’est ça sa stratégie. On manque l’essentiel, la question sociale, les inégalités, et on n’est pas assez efficace sur la question de la transition écologique, il faut un projet alternatif » propose l’ancien patron de Libération. Et d’ajouter : « Nous proposons de mettre à parité les salariés et les actionnaires dans les conseils d’administrations, on n’y est pas du tout. »
L’écologie a le vent en poupe. Durant les élections municipales, Marseille, Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Besançon, Tours, Annecy et Grenoble : Europe écologie-Les Verts a remporté huit villes de plus de 100.000 habitants.
« Il est l’un des moteurs essentiels mais il n’est pas le seul. Si vous ne traitez pas avant la question sociale, vous avez les Gilets jaunes. »
Laurent Joffrin affirme également que « l’écologie ne peut pas absorber la gauche parce que ce n’est pas la même manière de voir. L’écologie c’est le rapport avec la nature, la gauche c’est le rapport des hommes entre eux. »