Les 4 vérités - Michel-Édouard Leclerc

Télématin

Chroniqueuse : Caroline Roux      Caroline Roux reçoit Michel-Édouard Leclerc, président du groupe Leclerc.   Le président du groupe Leclerc a trouvé le moyen de récompenser les équipes qui étaient présentes lors de la crise du Covid-19. 25% des bénéfices seront reversés aux salariés. Michel-Édouard Leclerc, président du groupe Leclerc est l’invité des 4 vérités.     Crise économique : « les Français font attention aux prix des produits »     La pandémie mondiale qui a fait plus de 950 000 morts à travers le monde dont 31 338 décès en France, a créé une crise sanitaire historique, mais aussi sociale et économique. L'ancien Premier ministre et maire du Havre avait même appelé mercredi dernier au « rassemblement pour affronter une tempête ». « Sur le plan social et économique, ça va secouer », affirme le président du groupe Leclerc. « D’abord, il y a ‘l’effet Covid’ lui-même avec des entreprises qui ont dû fermer, des emplois menacés et des problèmes de pouvoir d’achat qui se voient dans les comportements des consommateurs. Le chômage partiel a beaucoup aidé les Français mais le salaire était de 80%, ce qui représente 20% en moins chez les ménages donc 200 à 300 euros de différence à la fin du mois. La ligne de fond qui est le désir de manger mieux reste, mais les Français font attention aux prix et les enseignes discount caracolent en tête et reçoivent beaucoup de consommateurs », développe-t-il.     Michel-Édouard Leclerc affirme que l’année 2020 a été meilleure que celle de 2019 grâce notamment au drive. « Cela a permis des économies sanitaires et on peut comparer les prix avec les concurrents. Le drive a ramené beaucoup de gens ».     Groupe Leclerc : « Investir et embaucher pour s’adapter à la révolution digitale »   Auchan dit vouloir supprimer 1500 postes pour pouvoir investir dans le commerce en ligne. Une stratégie qui ne sera pas suivi par le groupe Leclerc. « Il n’y a pas de plan national de chômage, mais on continue d’embaucher parce qu’il faut, derrière la Covid, relancer la machine et s’adapter à la révolution digitale, il faut donc investir et embaucher », assure le chef d'entreprise breton.   Qu’est-ce qu’Michel-Édouard attend de l’État ? demande Caroline Roux. L’exécutif est au chevet de Bridgestone avec 863 emplois menacés et un site proche de la fermeture avec une restructuration de la part des actionnaires japonais. « Personnellement je suis une personne assez pessimiste et je compense mon anxiété par le volontarisme. Je pense qu’il faut faire de cette crise un moment clé d’une réinitialisation de nos modèles économiques. L’État doit aider les entreprises qui ont flanché pendant la crise, mais il faut maintenant accélérer sur le fret. Il faut remettre la France sur un coup d’avance et de modernité. »   Leclerc va donc verser 25% des bénéfices des hypermarchés aux salariés. « Je crois en l’intéressement et à la participation. C’est associer les salariés aux fruits, aux bénéfices de l’entreprise qui, sans eux, ne marcherait pas ». Et il termine : « dans les centres Leclerc c’est une règle et cette année nous l’avons particulièrement rappelé. »