Les 4 vérités - Fabien Roussel

Télématin

Ce matin Caroline Roux reçoit Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.   Bridgestone annonce la fermeture son usine de Béthune. Un coup dur les 863 salariés du groupe japonais, mais également Fabien Roussel, originaire de la région.   Fermeture de Bridgestone, le choc ?   Le groupe japonais évoque la surproduction et la concurrence des marques asiatiques à bas coûts. Qui peut encore empêcher la fermeture de cette usine. Le membre du Parti communiste français répond : « La France, l’Union européenne. Le président de la République qui se dit très pro-européen, a les leviers pour agir. Cette fermeture d’usine à Béthune, c’est d’une violence inouïe. Quand on parle d’‘ensauvagement’ de la société, pour moi, l’ensauvagement de la société c’est la violence de ce plan social pour les familles qui sont concernées. […] C’est le bassin minier de la France qui est touché. Ce bassin est meurtri par les délocalisations en cascade et il y a encore beaucoup d’usine menacées. Si on ne met pas un coup d’arrêt sur ces délocalisations qui balafrent notre pays, qui ont privé notre pays de sa force industrielle, c’est la fin. Au prétexte du Covid, les grandes entreprises se permettent de délocaliser. Elles évoquent un souci de compétitivité, mais ce n’est pas vrai. La compétitivité, c’est elles qui l’organisent elles-mêmes en investissant avec l’argent de l’Union européenne dans des pays que l’on dit à bas coût : Pologne, Espagne, Hongrie… Et après elles disent ‘la France n’est pas compétitive parce qu’en Pologne nos sites produisent pour moins cher’. Mais ils se foutent de nous ?! C’est ça le scandale. »   Des solutions pour éviter la fermeture ?   Le président de la région de Hauts-de-France Xavier Bertrand a déclaré vouloir « aller au bras de fer » parce que la direction de l’usine « a menti ». Quelles solutions pour éviter cette fermeture ? « On peut leur demander de rembourser l’argent public qu’ils ont reçu… mais avec des grandes multinationales comme ça…, ils vont faire un chèque, ils ont les fonds. Il faut donc pouvoir peser sur ce groupe et sur ces investissements au niveau de l’Union européenne. Comment cela se fait qu’ils surchargent leurs usines en Pologne et qu’ils baissent la production en France ? Nous devons leur demander de rééquilibrer la charge de travail et de maintenir le site de Béthune. […] Il faut savoir dans quelle France nous voulons vivre. Ou nous laissons faire un capitalisme sauvage sans se donner les moyens d’intervenir dans les choix de grands groupes ou nous disons ‘ce n’est plus acceptable’. La souveraineté de la France doit être respectée. Le peuple français, les travailleurs français doivent être respectés. On ne peut pas laisser des actionnaires, à Tokyo, rayer d’un trait le site de Béthune. »   Édouard Philippe prédit « une tempête »   L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a déclaré ce matin : « Je pense que nous allons affronter une tempête économique, sanitaire, peut-être sociale, politique. Les temps qui viennent sont des temps difficiles. » Fabien Roussel dit quant à lui « ne pas partager ce discours fataliste qui annonce des catastrophes. Justement, quand vous avez un gouvernement, ou un ancien Premier ministre qui a défendu la réforme des retraites qui nous dit ‘ça va être dur, très dur, ça va licencier’, c’est comme si on disait à des grands groupes ‘allez-y, on a prévu le choc, on a préparé les esprits’. Moi, j’aimerais bien, si j’étais président de la République, je voudrais dire, et je dirais ‘on va mettre 500 milliards d’euros d’argent public sur la table’, ce qui est le cas, et je dirais ‘avec cet argent, je garantis à chaque Français, à chaque salarié, qu’il ne perdra pas son emploi et nous créerons toutes les conditions pour que chaque emploi soit préservé’. »