Les 4 vérités - Éric Woerth

Télématin

Chroniqueur : Jeff Wittenberg      Jeff Wittenberg reçoit Éric Woerth, président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale.     Le plan de relance du gouvernement pour doper l’économie et préparer la France de 2030 a enfin été dévoilé ce jeudi par le Premier ministre. 100 milliards d’euros seront répartis par l’exécutif pour sortir la France de la récession historique qu’elle subit et lui permettre de retrouver dès 2022 le niveau d’activité d’avant la crise sanitaire. Éric Woerth a suivi de très près le projet de loi, il en parle dans les 4 vérités.     Éric Woerth : « Un plan de relance ne peut pas se substituer à une réforme en profondeur du pays »   Jean Castex dévoilé un plan de 100 milliards d’euros pour relancer l’économie française. Une « somme record » selon le Premier ministre. « C’est un montant gigantesque qui se traduit par de l’endettement, c’est donc un effort. Mais j’ai un peu peur que derrière tout ça, on se retrouve avec une bombe à retardement avec une dette vertigineuse et l’incapacité à un moment donner de la rembourser ou à l’incapacité aussi, de résister à d’autres crises. Il faut mesurer les choses avec justesse » affirme Éric Woerth, président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale. Et d’ajouter : « il y a une avalanche de milliards qui pose questions, il n’y a jamais une parole pour dire comme on finance, sur combien de temps et avec quels efforts. Nous avons besoin d’une réforme en profondeur du pays sur la place du modèle social, sur la vraie solidarité qui devrait être entre nous, sur le niveau de la dépense publique ou de l’imposition. C’est abordé de façon désordonnée dans ce plan. »     Aides versées aux entreprises : « il ne peut pas y avoir trop de conditionnalités »   L’élu Les Républicains a posé, à l’Assemblée nationale, un certain nombre de questions au ministre de l’Économie. Il s’est interrogé sur la conditionnalité des aides versées aux entreprises. « Je vois comme tout le monde, beaucoup de plans sociaux arriver. Aujourd’hui nous sommes en fin de phase d’anesthésie, le malade se réveille tout doucement, la consommation repart mais le retour au réel va être très brutal. Il y a des plans sociaux de partout, des entreprises qui ne passeront pas Noël, la réalité c’est une augmentation massive du chômage » constate Éric Woerth. Le président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale appelle le gouvernement à mettre les choses en place très rapidement. « On a besoin de sauver les entreprises, il ne peut pas y avoir trop de conditionnalités à ces aides alors que les entreprises sont déjà très endettées.   Des mesures qui suscitent le scepticisme des syndicats et d'une partie de l'opposition qui critiquent l'absence de contrepartie avec en tête Air France et Renault qui ont reçu des aides sous la forme de prêt de l’État et qui ont tout de même annoncés des plans de suppression d’emploi. « C’est une question de survie, pas de vie normale » martèle l’ancien ministre du Budget.