Les 4 vérités - Philippe Martinez

Télématin

Chroniqueuse : Caroline Roux      Caroline Roux reçoit Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.     Avec la crise sanitaire que connaît la France, cette rentrée 2020 a été marquée par la mise en place du port obligatoire du masque dans les entreprises mais aussi dans les écoles dès l’âge de 11 ans, par le plan de relance de 100 milliards d’euros dévoilé par Jean Castex afin de sauver l’économie mais aussi par l’appel des Gilets jaunes à manifester le 12 septembre. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT est l’invité des 4 vérités.     Plan de relance de 100 milliards : « des aides données sans contreparties d’emploi »   Le plan de relance du gouvernement vient d’être annoncé par le Premier ministre Jean Castex. Attendu depuis longtemps, celui-ci a été dévoilé et prévoit 30 milliards d’euros pour la transition écologique, 35 milliards pour la compétitivité et l’innovation, 35 milliards pour la cohésion sociale et territoriale.   Philippe Martinez note « qu’il n’y a rien pour les salaires, notamment pour ceux que l’on a appelé les premiers de corvée, la deuxième ligne, je pense aux caissières, aux salariés des commerces, aux aides à domicile, aux agents de sécurité. Ça c’est un problème. Après les avoir applaudis, salués, après avoir dit qu’ils étaient indispensables à l’économie, au final ils n’ont rien. »   Le gouvernement prévoit 200 millions d’euros de plus pour le plan pauvreté et 6,5 milliards notamment pour l’emploi des jeunes.  « Ces milliards ce sont d’abord des aides aux entreprises » explique le secrétaire général de la CGT. Et d’ajouter : « Toutes ces aides, cela fait beaucoup de milliards, ne sont pas associées à des contreparties. On donne des sous et puis on verra ce qu’il se passe.  A la sortie du confinement, les 600 000 chômeurs de plus sont des jeunes précaires et intérimaires. » Philippe Martinez estime que cet argent doit être conditionné à l’emploi, à de la relance d’activité, d’innovation, aux conditions de travail, à la relance des salaires. « Il faut que l’État intervienne sur des entreprises où il y a des gros problèmes d’emploi, car il faut en créer, mais il faut aussi en sauver. C’est là où il y a manque de visibilité ».     Climat social : « de la colère et des inquiétudes sur l’emploi »     Caroline Roux demande au secrétaire général de la CGT ce qu’il pense de la méthode Castex et sur sa perception du climat social en cette rentrée 2020. « Il n’y a pas de méthode Castex, sur les concertations, nous avons déjà donné. Nous nous sommes rencontrés en juin et en juillet, il nous avait promis de supprimer la réforme de l’assurance chômage dans son intégralité, il ne l’a pas fait. » Concernant le climat social, « Il y a beaucoup d’inquiétude sur la santé, il faut être vigilant, protéger les salariés. Il y a des difficultés, une inquiétude sur l’emploi. Il y a de la colère, où certains salariés se disent ‘on a donné mais on ne reçoit rien’ et le chômage pèse sur la tête de beaucoup de gens », conclut Philippe Martinez.