Les 4 vérités - Jean-François Delfraissy

Télématin

Chroniqueuse : Caroline Roux     Caroline Roux reçoit Jean-François Delfraissy, immunologue et président du Conseil scientifique.   Face à la crainte d'une seconde vague et d'un éventuel reconfinement, les mesures visant à isoler rapidement tout nouveau foyer de contamination se multiplient en France et à travers le monde. Sur le territoire français, plus de 3.000 contaminations supplémentaires ont été décomptées dans le bilan publié mardi soir par Santé publique France. Jean-François Delfraissy, immunologue et président du Conseil scientifique répond aux questions de Caroline Roux dans les 4 vérités.   « Nous devons apprendre à vivre avec ce virus »   Les masques seront obligatoires dans toute la ville de Marseille dès l’âge de 11 ans. Les bars et restaurants seront fermés entre 23h et 6h du matin dans toutes les Bouches-du-Rhône. Une bonne décision d’après Jean-François Delfraissy. « Le Conseil scientifique l’avait recommandé afin de limiter la circulation du virus. La situation à Marseille ne m’inquiète pas, il y a depuis le début du mois d’août, une augmentation du nombre de cas en France comme chez nos voisins européens. Aujourd’hui, l’infection touche plus particulièrement les jeunes qui ne se contaminent en en respectant pas les distanciations physiques. »   Le médecin s'est montré optimiste pour la rentrée des classes et espère un vaccin pour le début de l'année 2021. « Il y aura des contaminations à l’école des enfants et du personnel scolaire, il y aura également des infections aux travail, mais nous sommes capables, avec les outils que nous avons à notre disposition, de tester, isoler et apprendre à vivre avec ce virus. Il va y avoir des mesures qui vont être prises dans les territoires avec les auteurs locaux et non pas avec une vision nationale comme cala a été le cas au mois de mars. » L’épidémie reprend-elle plus vite que le Conseil scientifique a pu l’imaginer ? Le professeur répond en toute honnêteté, « peut-être un peu » du fait, selon lui, des pertes des gestes barrières et des distanciations sociale. Il avoue qu’il ne s’attendait pas « à un tel seuil de contaminations aussi tôt ». Le Conseil scientifique, dont Jean-François Delfraissy est le président a une crainte, que le virus revienne via l’hémisphère sud dès le mois de novembre comme seconde vague.   « La crainte d’une vraie deuxième vague au mois de novembre »   L’exécutif a tranché, l’éducation nationale ne fournira pas de masques de protection contre le Covid-19 aux élèves lors de la rentrée scolaire, alors que son port sera obligatoire toute la journée dans les collèges et les lycées. Malgré la pression et les appels venus de tous les bords de la classe politique, la décision a été prise lors d’un conseil de défense sanitaire qui s’est tenu à l’Élysée, mardi matin. Selon le gouvernement, les Français doivent être « davantage responsabilisés ».   « Les décisions sont politiques, le Conseil scientifique est là pour donner un certain nombre de conseils. A titre personnel, j’avais demandé à ce que les masques soient gratuits pour les populations les plus précaires c’est-à-dire, celles qui ne pouvaient pas s’acheter des masques. Pour l’école, je suis pour une large disposition, par les autorités locales de mise à disposition des masques dans les établissements scolaires. » Le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy reste lucide sur les risques de contamination mais estime « fondamental que l'école reprenne ». « On ne pourra pas éviter certaines contaminations mais aujourd’hui nous sommes capables de diagnostiquer, d’isoler ou de fermer provisoirement une classe. »