Les 4 vérités - Jean-Louis Touraine
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Chroniqueur : Jeff Wittenberg
A partir de lundi, le professeur Jean-Louis Touraine sera mis sur les devants de la scène avec une loi bioéthique qui fait déjà polémique. Ce projet arrive au cœur de l’été en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. Il en parle dans les 4 vérités.
Loi bioéthique à l’Assemblée nationale : « une question de justice pour toutes les femmes »
La mesure phare de ce vaste projet de loi est l'extension de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Il comprend aussi une réforme de la filiation, une modification de l'accès aux origines pour les personnes nées grâce à un don de sperme ou encore l'autoconservation des ovocytes.
« Cette loi a été l’objet d’un travail depuis plus de deux ans, tous les députés ont largement entendu parler de ses aspects et ont pu s’exprimer à de multiples reprises. Aujourd’hui il est temps d’avancer car la révision de ce projet était inscrite pour 2018, nous avons déjà deux ans de retard donc on ne peut pas attendre. Il faut dire que le Sénat devra aussi se prononcer et c’est seulement après tout cela que la loi sera promulguée. »
Jeff Wittenberg demande au député LREM si la PMA pour toutes les femmes (célibataires ou couple de femmes) a besoin d’être réaffirmée après le passage de ce texte devant le Sénat. Sera-t-il toujours inscrit dans la loi ?
« La PMA pour toutes est bien inscrite dans le texte de loi, nos amis sénateurs avaient enlevé la prise en charge par la sécurité sociale pour toutes celles qui n’avaient pas une stérilité prouvée ou une maladie infectieuse grave transmissible. Dans ce cas-là, il nous faut bien redonner cette justice qui est l’équilibre, l’égalité pour toutes les femmes et toutes les PMA. Ce n’est pas ça qui va rompre l’équilibre de la Sécurité sociale, je sais que celle-ci est en déficit, mais le coût de la PMA est très modeste et ne concerne que quelques milliers de femmes en France. C’est une question de justice, ce n’est pas normal que certaines femmes soient prises en charge et d’autres non. »
Deux nouveautés ont été introduites dans la commission : la ROPA, la réception d’ovocytes par la partenaire qui créé le débat.
« Je suis heureux qu’il y ait un débat, d’ailleurs sur ce texte, il n’y aura pas de consigne de vote, chacun s’exprime librement en son âme et conscience. Il n’y a objectivement aucune raison autre qu’idéologique pour l’interdire. »
Avec cette loi, l’espèce humaine ne sera pas modifiée »
Certains députés voient en cette loi, une dérive pour la gestation pour autrui. Le professeur prévoit également une autre réforme, détecter des maladies sur l’embryon qui est encore dans une éprouvette avant d’être implanté dans le corps de la future mère, de nombreux détracteurs disent ‘que l’on sélectionne l’espèce humaine’.
« C’est une imposture de parler d’eugénisme dans ce cas-là, il est utilisé pour faire peur puisque l’eugénisme c’est ce qui modifie l’espèce humaine, ici on ne fait qu’écarter les embryons, soit qui ne sont pas viables et qui n’aboutiront pas à la naissance d’un enfant, soit aboutiront à la naissance d’un enfant qui va très rapidement mourir et qui n’est pas capable de se reproduire, donc non l’espèce humaine ne sera pas modifiée. »
Certains groupes politiques affirment que cette loi changerait la nature de la société d’avoir des enfants qui n’auront pas de mère ou de père et donc qui seront élevés différemment.
« Je me suis moi-même posé la question et j’ai beaucoup lu la littérature anglo-saxonne sur les études menées sur les enfants jusqu’à l’âge adulte. Jamais les enfants ne se plaignent de cette situation, ce qui compte pour eux c’est d’être choyé, aimé, avoir de l’attention. Ils ne s’occupent pas du tout de savoir si c’est avec un père ou une mère. »